Faits Divers

Arrêté pour incendie criminel : vingt ans de calvaire auprès d’un mari toxicomane

Tanuja (prénom fictif), 37 ans, a tout perdu. Mariée depuis 20 ans à Imteaz B., 43 ans, sa vie n’a pas été un fleuve tranquille.

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Selon les dires de cette mère de famille, son calvaire a commencé lorsque son époux a sombré dans l’enfer de la drogue. Puis, elle a été victime de brutalité conjugale. Elle l’a maintes fois dénoncé à la police. Elle a même bénéficié d’un « Protection order ».

Le 30 septembre dernier, lors d’une dispute, Imteaz B. a mis le feu à leur maison. Depuis, Tanuja, sous traitement de dialyse, et ses trois filles ne savent plus où habiter. Quant à l’époux, il a été arrêté.

« Depi 20 an pase, touletan ena lager ek diskision dan nou menaz », lâche Tanuja avec amertume. Pourtant, au départ de sa relation avec celui qui allait devenir son époux, tout allait pour le mieux. « Mo konn li depi lanfans, confie-t-elle. Imteaz B habitait Camp-Yoloff et moi Plaine-Verte. » Au fil des années, leur relation a évolué amoureusement.

« Il était mécanicien et bon ouvrier. » Des qualités qui ont séduit la jeune fille. à 17 ans, elle épouse Imteaz, avant de s’installer dans une maison à la rue Gorah-Issac, à Plaine-Verte.

Après la naissance de leur première fille, leurs rapports de détériorent. « Li enn dimoun ki kontan kamarad, so frekantasyon inn sanze e linn koumans drogue, vinn toxikomann. »

« Je suis tout ce qui lui reste »

La vie de Tanuja bascule.  Celui qui faisait bouillir la marmite dépense tout son argent dans la drogue. « En tant que mécanicien, il gagnait beaucoup, mais face à son addiction, il n’avait plus de raisonnement et il ne pensait qu’à s’acheter ses doses quotidiennes. » Cela dégénère aussi sur le plan émotionnel. « Linn koumans vinn violan », ajoute Tanuja, qui n’a jamais voulu le quitter. « Il n’a plus de parents, ses proches se sont installés à l’étranger et je suis tout ce qui lui reste. »

Tanuja espère, envers et contre tout, qu’Imteaz reviendra à la raison avec la venue d’autres enfants. « Nous avons eu deux autres filles, mais cela n’a rien changé, se désole-t-elle. Il continuait à me frapper et des fois, nos filles prenaient aussi des coups. Kan li ena sa mank la dan lekor, li fer violans, li bat ban zanfan. » Face à cette situation, Tanuja demande et obtient un Protection Order. Mais rien n’y fait.

Il y a dix ans, elle décide de déménager avec ses filles pour aller vivre à Notre-Dame, Montagne-Longue. Entre-temps, Imteaz essaie de se faire pardonner. Tanuja se laisse attendrir en pensant à ses enfants. Elle accepte de le reprendre. « J’avais pris de l’emploi dans la restauration, mais pas pour longtemps. Il me reprochait de lui être infidèle, il a continué à se droguer et il s’est remis à me frapper. » Un souci n’arrivant jamais seul, il y a un an et demi, Tanuja est assommée par la maladie. Elle se voit prescrire des sessions régulières de dialyse à l’hôpital.

Folie incendiaire

Le 29 septembre dernier, une énième dispute a lieu entre les conjoints. « Linn gagn kouma enn kriz, linn diskit ar mwa, linn menas pou bat mwa ek enn dibwa. » Puis, pris d’une rage folle, Imteaz prend un matelas qu’il jette à l’extérieur avant de l’asperger d’huile de moteur en menaçant d’y mettre le feu. « Pou evit problem, monn telefonn lapolis. » Des policiers de Montagne-Longue arrivent sur place pour calmer Imteaz B.

Le lendemain matin, les choses s’enveniment. « Kan linn leve, linn rod lager ankor. Mo ti pe bwi dite e pou pa gagn problem, monn sorti, monn al dan enn zardin. » Une demi-heure plus tard, des voisins viennent l’avertir que sa maison est en feu. « Mo galoupe, mo trouv pompie ek lapolis e mo trouv lakaz pe brile. » Soupçonnant l’époux d’être l’auteur de cet acte, la CID de Pamplemousses l’arrête.

Il répond d’une charge provisoire d’incendie criminel. La police a objecté à sa remise en liberté contre une caution. Lors de son interrogatoire, il a nié l’accusation. « Je me suis disputé avec mon épouse, mais je n’ai pas mis le feu à la maison. » Le vendredi 13 octobre, il a participé à une reconstitution des faits pour montrer où il était le jour de l’incendie.

« Je n’ai plus de maison. Où vais-je habiter avec mes filles ? » se désespère Tanuja. Elles sont actuellement chez des proches, mais pas pour longtemps, dit-elle. Désormais, c’est entre ses traitements de dialyse et les démarches pour retrouver un toit qu’elle passe ses journées.

 

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