- Un agent : « Linn mont bien vit, ti enn lokater de trwa lane de sela »
Son ascension fulgurante dans la société et les signes extérieurs de sa richesse l’ont trahi. Vimen Sabapati, ancien agent de sécurité et entraîneur de muay thaï, a été arrêté par la Police Head Quarters Special Striking Team (PHQ SST), le mercredi 3 mai dernier pour trafic de drogue. 10,35 kilos d’héroïne, valant Rs 150 millions, ont été découverts dans son Ford Ranger Raptor.
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Depuis, les enquêteurs de l’équipe de l’Assistant Surintendant (ASP) Ashik Jagai s’attellent à faire la lumière sur les avoirs du suspect. Ces biens sont évalués à des dizaines de millions de roupies. « Linn monte bien vit, de trwa lane de sela li ti enn lokater. Aster li pe res dan lakaz wadir enn sato », dit un agent de la police de Vacoas, parlant de l’ascension de Vimen Sabapati. Les compagnies du suspect ou encore les individus qu’il aurait utilisés comme prête-noms sont sous la loupe des Casernes centrales.
La police enquête aussi sur trois fast-foods à Rose-Hill, Vacoas et Bagatelle. Les enquêteurs ont déjà identifié des villas de luxe soupçonnées d’appartenir à ce présumé trafiquant de drogue. Une enquête approfondie est menée sur des « hommes de paille » qui sont les « propriétaires sur le papier ». Un lopin de terre, sis au jardin d’Ana à Flic-en-Flac, soupçonné d'appartenir à Vimen Sabapati, intéresse les Casernes centrales, tout comme un magasin à Vacoas et un ranch à Trois-Mamelles. Durant la semaine écoulée, un ancien « propriétaire » de ce ranch, proche de Vimen Sabapati, a été interrogé ‘under warning’ par la police.
Provenance des fonds
Vimen Sabapati lui devra s'expliquer sur la provenance des fonds utilisés pour l’acquisition de ces propriétés. La Commission anti-corruption (Icac), qui avait, depuis plusieurs années, déclenché une enquête sur Vimen Sabapati , a été sollicitée pour un échange d’informations avec les Casernes centrales sur les richesses du suspect.
À ce stade, la police soupçonne que l’argent généré par le trafic d’héroïne aurait été blanchi via des sociétés écran en vue d’acquérir des biens au profit de Vimen Sabapati. Dans la région de La Caverne, Vacoas, les langues se délient sur le train de vie de ce membre de la garde rapprochée de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam. « Bizin kone kouma kapav mont gran lakaz, roul bel transpor koumsa.
Nou enn loan pa fasil pou gagne ar labank aster », dit un entrepreneur de Vacoas.
Vimen Sabapati devra, la semaine prochaine, être interrogé par la police en présence de ses avocats, Siddhartha Hawoldar, Shakeel Mohamed et Devina Deonarain. L’interrogatoire portera sur deux volets : le trafic de drogue et ses biens et sources d’enrichissement.
Policiers prêtes-noms : les dossiers seront référés à l’Icac
Ils ont été identifiés et interrogés. Cette semaine, deux policiers, l’un affecté à la Criminal Investigation Division de Curepipe, et l’autre au National Security Service, ont été entendus par les enquêteurs de la PHQ SST. Ils ont été interrogés quant à leur présumée proximité avec Vimen Sabapati. Ce dernier avait la cote auprès de certains limiers et hauts gradés de police. Certains auraient même été vus au volant de ses tout-terrain lors des œuvres sociales.
Après leurs interrogatoires, ces deux policiers ont été autorisés à rentrer chez eux. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour déterminer si l’un d’eux, qui gère un snack, aurait agi comme prête-nom pour le suspect. Le dossier sera transféré à l’Icac pour une enquête sur leurs biens.
Un chef inspecteur devra aussi se présenter devant l'Enquiry Panel de la SST par rapport à des appels téléphoniques destinés à Vimen Sabapati le jour de son arrestation. Ce chef inspecteur, ancien élément de la Very Important Person Security Unit (VIPSU) sera questionné sur sa participation lors des distributions de repas en compagnie du suspect.
La police est déjà en présence des photos attestant sa proximité avec le présumé trafiquant de drogue. Le jeudi 11 mai, un gros bras, proche de Vimen Sabapati, a été questionné par la police. Il a déclaré qu’il n’est pas mêlé à des activités illicites. Il a été autorisé à rentrer chez lui.
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