Arrestation arbitraire alléguée : des dommages de Rs 15 millions réclamés à l’État

Le chanteur Wendy Ambroise, connu sous le nom de Jahfazon, Regan Chuttoo et Pascal Sérieuse contre-attaquent. Ils ont fait servir, le 15 mars 2018, une mise en demeure à l'État, au  Commissaire de police et à un sergent de la brigade antidrogue leur réclamant  des dommages de Rs 5 millions à chacun. Ils considèrent que leur arrestation, survenue le 6 mai 2016, était arbitraire.

Le 6 mai 2016, c'est un jour que le chanteur Wendy Ambroise, Regan Chuttoo et Pascal Sérieuse ne sont pas prêts  d’oublier. Ce jour-là, alors qu'ils étaient rassemblés au Jardin de la Compagnie à Port-Louis pour manifester leur appartenance au mouvement des Rastafaris, ils furent  arrêtés par la police. Ils avancent que leur arrestation était injustifiée et arbitraire.

Un an et demi après les faits, Wendy Ambroise, Regan Chuttoo et Pascal Sérieuse ne comptent pas baisser les bras. Ils ont fait servir une mise en demeure à l'État, au Commissaire de police et à un sergent de police, affecté à l'unité de l'Anti Drug and Smuggling Unit (Adsu), leur réclamant à chacun des dommages de Rs 5 millions.

Les plaignants ont retenu les services de l'avocat Erickson Mooneapillay et  de l’avoué Roshan Rajroop.

Dans leur mise en demeure, les plaignants affirment qu'ils font partie de la communauté des Rastarafis. Ils s’étaient rassemblés au Jardin de la Compagnie, à Port-Louis, le 16 mai 2016, pour chanter et prier dans le calme. Wendy Ambroise explique que ce jour-là, il se trouvait en compagnie de sa compagne et de son enfant. 

«Ramasser, ramasser...».

Quand soudain, ils furent encerclés par des membres de la Special Support Unit (SSU) et d’autres unités de la police. Ils avancent avoir entendu des policiers présents, crier : « Ramasser, ramasser... ».

Regan Chuttoo et Pascal Sérieuse relatent  que les policiers ont lancé du gaz lacrymogène en leur direction. Ils se sont  dispersés pour se protéger. C'est alors qu'ils ont été forcés à prendre place dans des véhicules de la police sans que les policiers ne leur  aient expliqué le motif de leur arrestation et sans  dévoiler leur identité.

Par ailleurs, Regan Chuttoo et Pascal Sérieuse affirment que les policiers qui les ont appréhendés ne leur ont pas lu leurs droits et qu'ils furent conduits de « force » aux Line Barracks, Port-Louis.

Wendy Ambroise soutient, pour sa part, qu'il s'est rendu aux Line Barracks avec d'autres membres de la communauté Rastarafi pour s'enquérir du sort de ceux qui avaient été embarqués et conduits de force et de manière 'illégale' aux Line Barracks.

Le chanteur Jahfazon dit avoir été malmené et tabassé par les forces de l'ordre avant d'être lui aussi arrêté.

Les trois plaignants soulignent qu’après leur arrestation par la police,  le 7 mai 2016, ils ont dû se présenter devant la Bail and Remand Court pour répondre à des accusations provisoires. Une accusation de possession de plant de cannabis a été retenue contre Regan Chuttoo et Pascal Sérieuse,  alors que celle d'obstruction a été logée contre Wendy Ambroise. Les trois plaignants ont cependant pu retrouver la liberté provisoire, le 9 mai 2016 après avoir fourni une caution chacun.

Par ailleurs, une interdiction de voyager pesait contre les trois plaignants après leur arrestation. En janvier et mai 2017, respectivement, les accusations provisoires retenues contre les trois plaignants ont été rayées par le tribunal de Port-Louis.

Wendy Ambroise, Regan Chuttoo et Pascal Sérieuse considèrent que leur arrestation était arbitraire et que leur réputation a été ternie à la suite à cette affaire.

Ils avancent avoir subi d'énormes préjudices qu'ils évaluent chacun à Rs 5 millions. Montant qu’ils réclament à l'État, au Commissaire de police et à un sergent de police affecté à l’Adsu.