Après la saisie de 10 kg d’héroïne : enquête sur les connexions policières de Vimen Sabapati

• Un chef inspecteur bientôt entendu par la PHQ Special Striking Team

Les relations dans la police de Vimen Sabapati, arrêté mercredi en possession de 10 kg d’héroïne, font l’objet d’une enquête placée sous le commandement du commissaire Anil Kumar Dip. La PHQ Special Striking Team a déjà dressé une liste de policiers soupçonnés de connivence avec le trafiquant de drogue présumé.

« Swa ou polisie, swa ou ar trafikan ladrog ! Pa kav omilie ! » martèle-t-on dans les couloirs du bureau du commissaire de police. Anil Kumar Dip a ainsi chargé la PHQ Special Striking Team (SST) d’enquêter sur les connexions policières de Vimen Sabapati, interpellé mercredi alors qu’il circulait dans Port-Louis, au volant de son Ford Ranger Raptor, avec 10 kilos d’héroïne dans un sac de sport posé sur un siège arrière du véhicule. La valeur marchande de la drogue saisie est estimée à Rs 150 millions et une accusation provisoire de trafic de stupéfiant a été retenue contre le suspect, qui se trouve actuellement en cellule.

L’unité dirigée par l’assistant surintendant Ashik Jagai a levé le voile sur une proximité douteuse entre Vimen Sabapati et plusieurs policiers, dont certains occupent des postes de responsabilité. « Li ena bel kontak ar sirtou bann sef dan lapolis, ena boukou polisie dwa li lobligasion », nous confie un membre de la Western Division. Avec le concours des National Security Services, la SST a déjà dressé une liste de policiers soupçonnés de complicité, à différents niveaux, avec le trafiquant de drogue présumé. 

Sur la liste figure un chef inspecteur qui a appelé à plusieurs reprises sur le téléphone portable de Vimen Sabapati après son arrestation mercredi. Ce gradé affecté à la Western Division était un des membres de la Very Important Person Security Unit (Vipsu) de l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam. Il sera interrogé très prochainement. 

L’analyse du téléphone cellulaire de Sabapati pourrait permettre aux enquêteurs de confirmer leurs soupçons vis-à-vis d’autres policiers. Les liens supposés iraient de la connivence et la protection au « partenariat d’affaire ». Il nous revient que ce vendredi, plusieurs des policiers considérés comme proches de Vimen Sabapati ont commencé à afficher des signes de panique. « Zot met tou dimoun deor dan biro CID, zot fer reinion ant ti group », nous rapporte une source sous le couvert de l’anonymat.