Interview

Après deux ans : Anil Gayan dresse le bilan du secteur médical

Selon Anil Gayan, le secteur de la Santé a bien évolué en deux ans, soit depuis qu’il est à la tête du ministère concerné. Il intervenait à l’émission Xplik ou K Santé. Pour le ministre, le secteur a connu une transformation, avec un service résolument tourné vers la modernisation et plus d’efficience.

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Le ministre de la Santé a fait un relevé de tout ce qui a été accompli depuis qu’il est en poste. Durant l’émission, Anil Gayan a également parlé des projets en cours et ceux à venir. Parmi : celui de la transformation de l’ancienne clinique MedPoint en un centre de traitement pour les personnes atteintes de cancer. Le ministre a précisé que les appels d’offres pour la première phase des travaux seront lancés d’ici fin décembre.

« L’installation de bunkers et l’achat des équipements, qui font partie de la deuxième phase du projet, devraient être enclenchés peu de temps après afin que l’établissement soit prêt le plus tôt possible », a expliqué Anil Gayan. Il estime que les conditions dans lesquelles les patients cancéreux reçoivent leurs soins au département d’oncologie de l’hôpital Victoria sont « inacceptables et intolérables ».

Anil Gayan a affirmé que tout est mis en œuvre afin d’améliorer la qualité des soins dans les hôpitaux du service public et que le ministère a consenti à investir massivement dans ce secteur. L’objectif est double, selon le ministre : offrir de meilleurs services aux Mauriciens et « aller dans la mouvance de faire du pays un centre d’excellence pour les soins médicaux ».

Perfectionnement

Pour cela, le pays doit disposer du personnel, des équipements, des salles d’opération, des médicaments et des laboratoires nécessaires. D’où son souhait pour que les jeunes se perfectionnent dans les multiples domaines médicaux, afin qu’ils soient en mesure d’effectuer des opérations pointues comme la neurochirurgie. Il a aussi annoncé que son ministère fera, d’ici juin 2017, l’acquisition d’équipements pour que les opérations en neurochirurgie puissent se faire à Maurice.

« Si les médecins mauriciens ne se sentent pas à l’aise pour effectuer ces interventions, nous ferons venir des spécialistes de l’étranger », a laissé entendre Anil Gayan. Il s’est longuement appesanti sur la possibilité offerte aux patients pour qu’ils n’aient pas à faire le déplacement à l’étranger pour leur traitement et certains types d’opérations.

Avec le nouveau système mis en place, dit-il, ce sont les spécialistes issus de divers pays qui viennent à Maurice pour faire les interventions. Cela donne aussi l’occasion aux chirurgiens locaux de se former et d’acquérir de nouvelles compétences. « C’est une situation gagnant-gagnant », a souligné le ministre Gayan. Ce dernier s’est aussi réjoui du fait que la situation avec les syndicats du secteur de la Santé se soit apaisée.

Des paramètres pour prévenir les erreurs médicales

« Ce n’est pas juste de tirer des conclusions hâtives. Il faut être sûr avant de faire des allégations médicales », a fait comprendre Anil Gayan. Il a annoncé que des paramètres seront établis afin de déterminer s’il y a eu erreur médicale ou pas dans certains cas. Pour lui, il est important d’avoir des médecins sur le panel pour examiner chaque cas rapporté. Ce panel devrait être composé d’une équipe multidisciplinaire pour étudier ces allégations de négligence médicale. « Un médecin doit en faire partie, car il est plus apte à déterminer si un patient a reçu un bon traitement ou pas. »

«La situation de la drogue synthétique n’est pas alarmante» insiste le ministre

Le ministre Gayan persiste et signe : « Le problème de la drogue est alarmant mais pas celui des produits de synthèse. » Il a précisé que son ministère fait tout pour éviter la prolifération des drogues. Mais pour lui, le combat sera gagné si les travailleurs sociaux, les enseignants, les élèves, la police, les prêtres et les chefs religieux travaillent ensemble. Il se dit attristé par l’attitude de certains qui dénoncent des situations dans les médias au lieu d’aller à la police.

Le ministre a aussi fait appel au sens de la responsabilité de chacun. « Si vous voyez un enfant vendre de la drogue, il faut avertir ses parents ou les autorités. Les parents doivent aussi chercher secours au lieu d’attendre que l’État leur vienne en aide. Nous ne pouvons pas tout faire », a expliqué le ministre Gayan.

Sus aux passe-droits

Fini les passe-droits dans les hôpitaux avec l’Electronic Ticketing System. C’est ce qu’a indiqué Anil Gayan. Selon lui, l’introduction de ce système a permis de mettre de l’ordre dans les hôpitaux afin que les premiers arrivés soient les premiers servis. « Je regarde le service hospitalier de manière très clinique. Personne ne doit subir de discrimination ou bénéficier de privilèges », a expliqué le ministre, ajoutant que « le service est là pour tous les Mauriciens ».

Pas de système bicéphale

Le grand ménage a été effectué à divers niveaux du secteur de la Santé, lance le ministre. Outre les problèmes divers dans les hôpitaux, Anil Gayan s’est aussi attaqué à la formation des aspirants médecins. Avec le Medical Council, une nouvelle liste restreinte d’universités a été arrêtée pour les aspirants médecins qui veulent travailler à Maurice. Il a aussi été décidé qu’un étudiant en médecine devrait faire son internat dans le pays où il a suivi sa formation et non à Maurice. « On ne peut pas avoir un système bicéphale où nous ne savons pas ce que le candidat a étudié et qu’il intègre par la suite le système mauricien pour son internat », a expliqué le ministre. Pour lui, tout est mis en œuvre pour que la population fasse davantage confiance au système de santé.

Des ingénieurs formés

Avec l’achat tous azimuts d’équipements pour la modernisation des services de santé, leur entretien est aussi primordial. Des ingénieurs dans le domaine biomédical sont actuellement en formation pour la maintenance de ces équipements. Un Man Power Planning a été établi pour les 20 à 30 prochaines années afin que le secteur soit paré à toute éventualité dans le domaine de la santé publique avec les nouvelles maladies qui ont émergé.

 

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