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Ancien détenu : un père de famille mendie pour nourrir ses trois enfants

Quand on parle de pauvreté, on est plus habitué à voir des femmes. Si ces mères de famille, ne pouvant rester insensibles face à la détresse de leurs enfants, en parlent volontiers, les hommes, eux, préfèrent rester dans l’ombre. Kevin est une exception. Sa situation ne lui permet plus de se taire. Il lance un appel au public.

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Il a 32 ans et habite la région de Moka. La semaine dernière, ne pouvant plus supporter d’entendre ses enfants réclamer à manger, il a décidé de d’appeler à l’aide à la rédaction d’Xplik ou K. Sa femme est malade et ne peut plus se déplacer. Ce père de trois enfants, toutes des filles, âgées entre 7 et 12 ans, est venu à pied, n’ayant pas d’argent pour payer le ticket d’autobus. Il a quitté la maison à 7 h 30 et il pousse la porte de la rédaction vers 11 h 30.

« Mo nepli kapav madam », nous confie-t-il. Il parle à voix basse. Il a honte d’être là. Il ne sait ni lire ni écrire et il nous remet sa carte d’identité pour se présenter. Il continue : « Mo inpe onte, me mo fer li pou mo manze. Pena nanie pou manze. Pa kone kot pou ale ». Il explique alors qu’il s’est déjà rendu chez toutes les personnes/autorités qui pourraient lui venir en aide. Cela fait un bon bout de temps qu’il n’a pas de travail fixe.

Certificat de caractère

Ex-détenu,Kevin explique qu’il ne pourra pas en trouver, car on ne cesse de lui réclamer un certificat de caractère. « Pou travay dan lizinn ousi banla rod sa sertifika la. » À la station-service également. Ainsi, il n’a d’autre choix que de « bat bate » comme maçon de temps à autre. Malheureusement, en ce moment, il n’y a pas de travail.

Kevin et sa famille habitent dans une maison que lui a temporairement laissée son beau-père. Il explique que la maison est dans un piteux état. « Twalet bouse. Nou nepli kapav servi li ». Kevin explique qu’une odeur nauséabonde s’est répandue dans la maison et que c’est de plus en plus difficile pour les membres de sa famille de la supporter. Pour faire leurs besoins, ils sont contraints d’aller dans un champ de canne tout proche. L’aînée ne va pas à l’école, il leur manque Rs 300.

Ce père de famille explique que les enfants doivent souvent s’absenter de l’école. « Il nous manque souvent à manger. On ne peut envoyer les enfants à l’école le ventre vide. Elles s’absentent au moins trois fois par semaine.» Si les deux dernières fréquentent une école de la région, l’aînée va au collège.

« Je n’ai pu trouver Rs 300 pour payer les frais pour son pass. Kan mo gayn enn ti kas mo donn li pou so transpor. Kan mo travay mo resi aste manze pou tanto ».

La Pauvreté et l’éducation

Kevin explique que sa femme et lui préparent à manger sur un feu de bois et que cela provoque la colère de ses voisins : « Nous n’avons ni plaque à gaz ni bonbonne ».

Pour Kevin, tous ses problèmes viennent du fait qu’il est analphabète : « Si j’étais plus intelligent, si je savais lire et écrire, jamais je n’aurais eu ces problèmes. Je ne serais pas tombé dans ces pièges (sociaux Ndlr) et ma famille ne serait pas dans la misère aujourd’hui ». D’ailleurs, il espère pouvoir, dans les plus brefs délais, offrir une meilleure éducation à ses enfants.  Tous les jours, il se retrouve à mendier un peu de nourriture pour elles. Malgré toutes ses difficultés, il ne baisse pas les bras. « Je n’ai pas le droit d’abandonner mes enfants à leur sort. » Ce papa a besoin d’un coup de pouce. Si vous pensez pouvoir lui venir en aide, vous pouvez le contacter sur le 5 473 18 85 ou nous appeler au 208 60 02 et nous écrire à l’adresse suivante : xplikouk@defimedia.info ».

 

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