Economie

Analyse de la BoM : la croissance reste sous l’influence des défis, dit Googoolye

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Être une petite économie insulaire sans ressources et atteindre une croissance de 4 % serait une belle réalisation à vendre aux Mauriciens. Garante de la stabilité des prix et de l’environnement financier du pays, la Banque de Maurice estime qu’on ne devrait pas s’en réjouir parce que l’avenir est semé d’embûches pouvant avoir un effet néfaste sur notre expansion.

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Dans le rapport annuel pour les 12 mois se terminant au 30 juin 2018, Yandraduth Googoolye, gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), le fait ressortir sans ambages : « Il existe toujours des défis, tant à l’externe qu’en interne, susceptibles d’avoir une incidence (négative) sur la croissance interne et qui mérite notre attention. » Maurice devrait enregistrer une croissance de 4 % en 2019. La BoM en a fait mention lors du comité sur la politique monétaire en date du 9 novembre. Le MCB Group Limited abonde dans le même sens dans un rapport antérieur. Sauf que Maurice est un importateur net de nourriture, produits pétroliers et d’équipements. Le pays exporte vers des économies passant par des secousses. Le taux directeur dans deux grandes économies a été revu à la hausse, avec une incidence négative sur le taux de change.

Des exemples concrets sur le plan international que cite Yandraduth Googoolye, voyons-en deux concernant nos partenaires économiques. D’abord, on retrouve le Brexit. Les Britanniques sont les principaux acheteurs du Made in Mauritius. Ils représentent le deuxième marché pour le tourisme local. Une douloureuse sortie du bloc européen pourrait tirer davantage la livre sterling vers le bas (donc moins de revenus). En second lieu, le gouverneur de la Banque centrale fait mention de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Le premier est le 3e acheteur des produits mauriciens. Le second est le 2e fournisseur du pays. Si la situation perdure voire empire, c’est la croissance de nos principaux partenaires commerciaux qui risquent de souffrir.

Vient ensuite l’équation que craint toute économie insulaire : le cours du pétrole. L’Arabie saoudite, la Russie et des membres et non-membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, ont décidé de réduire leur production afin de maintenir le prix à un niveau qui leur soit favorable. Favorable pour eux, certes, mais une folle remontée du cours du pétrole vers un sommet proche des 100 dollars le baril (USD 52 à lundi) signifierait une hausse des prix sur le marché local.

En ce qu’il s’agit du pétrole, dit Yandraduth Googoolye, la situation est floue. Mais si la remontée se concrétise, elle aura une incidence sur l’indice des prix à la consommation. Une hausse à la pompe signifierait des dépenses additionnelles pour la population. Les acteurs du développement économique – public et privé – auront encore de frais à encourir et tout cela risque de freiner la dynamique de croissance de Maurice.

 

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