Les pharmaciens sont inquiets depuis la publication d’un communiqué en date du 31 juillet 2023 faisant état d’amendements apportés aux « Guidelines for Opening of Pharmacies (Retail) ». Ils envisagent de prendre des actions juridiques pour contester certains des changements dans les critères d’ouverture d’une officine.
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Les modifications apportées aux « Guidelines for Opening of Pharmacies (Retail) » ont-elles été conçues sur mesure pour avantager le fils d’une personne proche du pouvoir ? C’est la question qui taraude les pharmaciens depuis la publication d’un communiqué annonçant des amendements apportés aux critères d’ouverture d’une officine, lesquels ont pris effet depuis le 1er août.
Ce qu’ils remettent notamment en question, c’est l’ajout d’exceptions au critère relatif à la distance minimale de 200 mètres exigée entre une nouvelle pharmacie et une officine existante. Cela ne s’applique pas aux Shopping Complexes, aux hôpitaux privés, aux Shopping Malls et aux Smart Cities. Aux yeux des pharmaciens, ces nouveaux critères semblent avoir été taillés sur mesure afin de permettre à la personne influente qu’ils soupçonnent d’ouvrir une officine dans la région des Plaines-Wilhems.
Du côté des associations de pharmaciens, la consternation est à son comble parmi les membres. Ils trouvent que cela rappelle la situation de 2017 lorsque le Pharmacy Board avait introduit, pour la première fois, le ratio d’une pharmacie pour 2 000 habitants.
Siddique Khodabocus, président de l’Union des pharmaciens, s’interroge sur l’absence de définition concise pour les termes « Shopping Malls » et « Shopping Complexes ». Ils se demandent si un édifice commercial comprenant deux commerces est considéré comme un « Shopping Complex ». Si c’est le cas, disent-ils, cela pourrait potentiellement permettre à une officine de s’implanter à proximité d’une pharmacie existante, contournant ainsi l’obligation de maintenir une distance minimale de 200 mètres.
Chetan Dookun, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius, est du même avis. Pour lui, ces nouveaux paramètres remettent en cause les réglementations précédentes. Il estime que ces amendements ouvriront la voie à une manipulation des règles, permettant à n’importe qui d’ouvrir une pharmacie.
« La licence d’exploitation d’une pharmacie devrait être octroyée exclusivement à des pharmaciens ou à des entreprises ayant un pharmacien comme associé, afin d’assurer un meilleur contrôle », prévient Siddique Khodabocus. En s’appuyant sur la Pharmacy Act de 1983, il ajoute qu’il est impératif qu’un pharmacien soit désigné comme responsable au sein d’une officine, vu que c’est un professionnel dans sa discipline.
« Une contradiction cruciale doit être traitée sans délai : qui devra détenir la licence pour ouvrir une officine et comment garantir le respect de la distance entre les pharmacies ? Pour que le système fonctionne de manière optimale, il est impensable de laisser les pharmacies émerger sans contrôle et se multiplier de manière incontrôlée », souligne-t-il.
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