«C'est l'homme politique le plus idiot que je connaisse» : un journaliste portugais qui avait été condamné pour diffamation après avoir publié cette phrase dans un hebdomadaire a obtenu la condamnation de son pays par la CEDH mardi.
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Les juges de la Cour européenne des droits de l'Homme ont estimé que sa condamnation à une amende avait constitué une restriction disproportionnée à la liberté d'expression, alors que ses propos s'inscrivaient dans le cadre d'un débat d'intérêt général, selon un communiqué diffusé par la Cour.
«Une certaine dose d'exagération ou de provocation est permise dans le cadre de l'exercice de la liberté journalistique», ont souligné les juges.
Ce journaliste, Joaquim António Antunes Emídio, avait visé un secrétaire d'Etat à l'Agriculture, aux Forêts et au Développement régional - dont la Cour ne donne que les initiales, R.B.- dans cet article qui critiquait la classe politique portugaise, publié par l'hebdomadaire régional O Mirante.
La CEDH a également condamné le Portugal pour les mêmes raisons dans le cas d'un médecin qui avait publié une lettre ouverte dans un journal local puis diffusé des tracts attaquant le maire de sa ville.
Il lui reprochait de ne pas avoir convié sa clinique aux négociations avec la municipalité avant la création d'un service de médecine du travail géré par la commune.
Comme le journaliste, le médecin avait été condamné pour diffamation à payer une amende et une indemnité à la personne visée.
Dans les deux cas, la CEDH juge que les juridictions portugaises «ont outrepassé les limites de leur marge d'appréciation concernant les restrictions qui peuvent être apportées aux débats sur des questions d'intérêt général».
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