« Amazing Mauritius »

Un événement majeur est passé plutôt inaperçu durant la semaine écoulée. Il faut dire qu’entre la crise dans les centres de fitness de la NTA pour cause de corruption aigüe, le rapport nTan sur BAI et les divers actes de violences recensés, la classification des établissements hôteliers était vraiment le cadet des soucis des uns et des autres. Pourtant, le simple fait d’enfin accorder des étoiles selon une méthodologie claire et transparente aux hôtels peut grandement aider le tourisme local à gagner en crédibilité. Jusqu’ici, les étoiles, c’était surtout l’affaire de l’hôtelier. Ce dernier pouvait, à loisir, s’accorder des galons. C’est ainsi que le voyageur constatait, avec étonnement et consternation, que le 5-étoiles réservé n’en valait que quatre. Pourtant, le tarif, lui, était d’un 5-étoiles. Précisons que seule une minorité d’hôteliers s’adonnaient à cette pratique. Les choses devraient donc changer avec la classification présentée mercredi et appliquée le jour même. Une bonne remise en ordre, en somme. Mais cela ne peut qu’être un début. Maurice pullule de maisons et d’appartements, souvent des résidences secondaires, qui sont mis en location sans respecter les normes. Un gros travail devra être fait au niveau des autorités. Avec l’ouverture du ciel, c’est-à-dire la mise en opération du fameux couloir aérien entre Maurice et Singapour et l’arrivée de nouvelles compagnies aériennes, dont Turkish Airlines, le potentiel existe pour que le secteur touristique connaisse un boost. Le pays souffre cependant d’une politique vraiment cohérente et d’une planification rigoureuse. Maurice n’est jusqu’ici pas parvenu à se positionner en tant que marque. Par rapport aux « incredible India », « Malaysia Truly Asia », « Definitely Dubai », « I need Spain » ou encore « Magical Kenya », on a eu droit qu’à un pâle « Mauritius, c’est un plaisir ». Imaginé en 2008, au coût de dizaines de millions de roupies, le slogan a été rapidement mis au placard. Une image de marque n’est pas uniquement destinée à servir d’appât touristique. Maurice ne veut pas seulement être connue pour ses plages, son soleil et son sable. L’ambition nationale est de se positionner dans divers secteurs (financier, portuaire, éducatif, immobilier, manufacturier…). Une stratégie commerciale est nécessaire pour regrouper tout ce que Maurice est, a été, et veut devenir.