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À Alma : sans nourriture, 12 familles lancent un SOS aux ONG

Depuis le confinement total et sa prolongation jusqu’au 15 avril prochain , ils sont 19 adultes et 17 enfants qui se retrouvent actuellement sans nourriture. Habitant la Résidence Alma et sans le sou, une douzaine de familles ne savent pas à quel saint se vouer pour faire bouillir la marmite au quotidien. Confinées, elles lancent un SOS à travers le Défi Plus aux organisations non-gouvernementales (ONG) pour leur venir en aide.

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Dans cette Résidence à Alma, les pères de famille sont majoritairement des maçons. Tandis que la plupart des mères sont, elles, des femmes aux foyers. Les enfants, ils sont 17 à y vivre dans le même quartier. En cette situation difficile, nul d’entre eux, ne peut rechigner en voyant son assiette. Si certains vont bientôt être contraints de dormir le ventre vide, d’aucuns, eux, se contentent de ce que leurs mères ont pu trouver pour composer leur maigre repas. Une citoyenne de ce village de l’Est du pays, tente de leur venir en aide. Notamment, en leur remettant quelques sachets de riz ou de farine ainsi que des boîtes de conserve, issus de dons. Toutefois, elle ne peut plus répondre aux besoins de ces familles en détresse. D’où son appel aux organisations non-gouvernementales pour aider ces familles à Alma. En collaboration avec elle, le Défi Plus a pu faire un état des lieux pour y recueillir les doléances de ces familles en détresse.

À la rue Amarante, Brinda Fineau, âgée de 29 ans, indique que depuis le confinement total, elle se retrouve dans une véritable impasse. Aide-maçon, son mari ne peut guère travailler, en ce moment. Donc cette petite famille avec deux enfants se retrouve sans le sou et sans nourriture. «Je n’ai plus de lait ni de couches pour mon bébé. Et rien à manger. Aidez-nous, s’il vous plaît », dit-elle en larmes. À quelques pas, à rue Ixora, vit Fabiola Fineau. Âgée de 30 ans, cette mère de deux enfants est dans une situation similaire à Brinda. « Mon mari est maçon. Confiné à la maison, il ne peut travailler pour nous nourrir. Aidez-nous pour avoir des aliments de base et un peu de beurre », implore la jeune mère de famille. Dans la même rue, Leelawtee Sheshkar indique que son mari et elles sont retraités. « Nous vivons seuls dans notre maison. Je ne jouis pas d’une bonne santé. Mon mari, lui, a un problème cardiaque et le diabète. En ce moment, nous n’avons quasiment plus rien à manger. Et je ne peux même pas me trouver un transport pour aller à l’hôpital pour prendre nos médicaments. Nous passons vraiment par une situation difficile », indique-t-elle. 

Appel À l'aide

À quelques maisons plus loin, Richa Sheeoram confie qu’elle est la mère d’une fille de 15 ans et que son mari est maçon. L’état de sa maison témoigne de la situation précaire dans laquelle vit cette famille. Celle-ci n’a rien à manger depuis plusieurs jours. D’où l’appel à l’aide de Richa, à toute personne qui peut leur offrir des aliments de base. Puis, il y a Nadia Ross qui est, elle, âgée de 35 ans. Son mari gagne sa vie en tant que maçon et il se retrouve sans emploi depuis le confinement total. « La situation est vraiment difficile. Nous sommes contraints de dormir le ventre vide », dit-elle. 

À rue Chrysanthèmes, Bala Sunassee est livré à lui-même. Invalide et retraité, il vit seul dans une maison. Actuellement, il est sans nourriture. Même les voisins ne peuvent l’aider pour un quelconque repas. Car, tous sont dans la même situation. 

À rue Cananium, Vimi Bundhoo indique qu’elle est mère de quatre enfants. Âgée de 45 ans, elle ne peut pas travailler pour des raisons de santé. Elle confie qu’elle n’a presque rien à manger. « Pena diriz, pena gaz. Mo ena 4 zanfan, mo pa kone ki pou fer. Tout mo bisin. Dithe, disik, dilwil, grin sek. Si ou kapav, aid moi enn tigit », dit-elle, désespérée. En cette période de confinement, sa fille de 22 ans indique qu’elle use de ses talents de cuisinière pour préparer les repas avec les moyens du bord. « Mo mama malad. Mo pe trace ek laid voisin pou nourri mo la famille. Mais mo pas pou kasiett ou. Nou pena grand-chose kinn rester. Nou bien bisin ban aliman de base », soutient la jeune femme. 

À rue Frangipane, Noëlle Matoka et son mari Robin sont des retraités. Avec trois enfants à leur charge, le couple ne sait quoi faire face à ce manque de nourriture. D’où leur appel à l’aide. 

Dans un élan de solidarité, Le Défi Plus a fait parvenir les doléances de ces familles en détresse vivant à Alma à des ONG. Celles-ci ont pris note de la situation. Toutefois, elles ont indiqué que face à une grande demande d’aide des citoyens en détresse à travers l’île, elles sont actuellement en rupture de stock, en ce qu’il s’agit de denrées alimentaires. Toutefois, dès la réception de donations, elles tenteront de leur mieux pour aider ces familles à Alma. Pour le faire le plus rapidement possible, elles invitent les personnes souhaitant faire des dons à ces familles à les contacter, afin qu’elles puissent leur aider par la suite, des denrées alimentaires. Notamment quelques boîtes de conserve, de la farine et du riz, entre autres. 

Jinette Legris : « Mon mari sera contraint de faire sa dialyse le ventre vide si la situation persiste » 
Âgée de 47 ans, Jinette Legris habite rue Belle du Jour à Alma. Mère de trois enfants, elle ne sait à quel saint se vouer pour nourrir sa famille. Son mari Pierrot a besoin d’une dialyse deux fois par semaine. « Pena nanien pou li manze. Li al fer dialyse kumsa mem. Pas fasil pou viv dans sa situation la. Nou mank de tout. Ek nou pena moyen ek ocun la porte ki nou kapav tape pou deman kitchoz kiken. Parski nou tou dans mem bato. Ceki pe tan nou, aid nou si zot kapav », supplie-t-elle. 

Nicole Laretif : « Chacun pour soi, même sans rien » 
Un saut à rue Anthurium conduit à Nicole Laretif. Cette mère de deux enfants confie qu’elle ne peut travailler pour des raisons de santé. Son mari et son fils sont maçons. Ces derniers, confinés à la maison, ne peuvent gagner leur vie. Mais encore, de quoi subvenir aux besoins de leur famille. Nicole est désespérée, car elle ne sait plus quoi faire pour les repas quotidiens. « Mo pena ni diriz, ni diwil. Enfin nanien pena. Mo pe bisin atan pou gagn enn aid avec kiken. Mais ici dans les environs, nou pas gagn aide parski saken pe guet pou li. Situasyon la bien diffisil. Personne pa pe travay. Partout ferme ek pena nanien dans lakaz. Tou ine fini. Ceki pe tann moi, aid moi sil vous plait pou gagne un peu manzé », renchérit-elle, tout en ayant le regard vide. 

Yolande Fineau : « Mo manz diri roussi ek zwayon » 
De sa fenêtre, la retraitée Yolande Fineau indique qu’elle a 73 ans. D’une voix cassée, elle indique que depuis le confinement total, elle essaie de gérer au mieux ses provisions. Mais elle ne cache pas qu’il ne lui reste pas grand-chose. « Mo pe chauffe inpe diriz ek mo roussi li dans diwil ek zwayon pou manze. Pas konne ki pou fer pou lezot zour », confie-t-elle. Et d’ajouter qu’elle demande de l’aide pour avoir des aliments de base, car elle a aussi son petit-fils de dix ans à sa charge.

 

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