L’homme d’affaires Patrick Soobhany est retourné mardi 29 mars dans les locaux de l’Independent Commission Against Corruption (Icac). Il accuse un entrepreneur en bâtiment de l’avoir menacé pour qu’il se rétracte par rapport à la plainte qu’il a logée devant la commission anticorruption contre Raj Dayal.
Dans une nouvelle plainte consignée le mardi 29 mars, Patrick Soobhany soutient que des pressions sont exercées sur lui pour qu’il se rétracte. L’homme d’affaires avait porté plainte à l’Icac, alléguant que Raj Dayal aurait sollicité une contribution de sa part pour ses activités politiques en marge de la fête Holi, en échange d’un permis Environmental Impact Assessment pour un projet immobilier à Gros-Cailloux. Son avocat, Me Yusuf Mohamed, Senior Counsel, avance qu’on essaie de faire chanter son client.
« Mon client a porté plainte à l’Icac à l’effet qu’une personne l’a rencontré en prétendant qu’elle a été déléguée par ‘bann-la’ sans toutefois préciser l’identité du ou des commanditaires. La personne lui a dit de revenir sur sa déposition sinon ‘bann-la’ ont plusieurs dossiers contre lui, notamment pour émission d’un chèque sans provision de Rs 10 millions, des dettes auprès de la Mauritius Revenue Authority (MRA) ainsi que le gel des procédures liées à son projet de morcellement. Il est vrai que mon client a une ardoise à la MRA, mais il dit n’avoir jamais émis de chèque sans provision. Il a été victime d’intimidation. C’est un calvaire qu’il est en train de vivre », affirme Me Yusuf Mohamed.
Rappelons que Raj Dayal a failli être arrêté le vendredi 25 mars. Interrogé under warning dans les locaux de l’Icac, Raj Dayal a toutefois été autorisé à rentrer chez lui en homme libre. Cela après avoir refusé d’écouter des extraits de la bande sonore remise aux enquêteurs par Patrick Soobhany. Une requête pour arrêter Raj Dayal avait été transmise au Commissaire de police, Mario Nobin. La demande n’a pas encore été entretenue. En réponse à la Private Notice Question de mardi matin, le Premier ministre a précisé que les Casernes centrales attendent que l’Icac termine l’interrogatoire de l’ancien ministre avant de décider s’il y a matière à l’interpeller.
La commission a, pour sa part, précisé dans un communiqué émis vendredi qu’elle se réserve le droit de convoquer à nouveau Raj Dayal. L’enquête de l’Icac se poursuit. Un haut cadre du ministère de l’Environnement a été entendu lundi.
Les allégations de Dayal sous la loupe
Le Central Criminal Investigation Department (CCID) a officiellement ouvert une enquête sur la plainte d’entente délictueuse logée par l’ex-ministre de l’Environnement vendredi. Raj Dayal allègue avoir été victime d’un complot concocté entre l’homme d’affaires Saheed Nawab Soobhany, dit Patrick, et notre collègue de Radio Plus, Yaasin Pohrun, dans l’intention de lui nuire. L’équipe de l’assistant commissaire de police Heman Jangi devra de nouveau entendre l’ancien commissaire de police dans le courant de la semaine avant de décider s’il y a matière à convoquer Patrick Soobhany qui jouit de l’immunité sous la Prevention of Corruption Act en tant que whistleblower .Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !