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Allégations de «sniffing» : le camp de Sherry Singh souligne la proximité du GM avec Huawei

Le géant chinois des Télécommunications, Huawei, est au coeur du bras de fer entre le GM et l’ex-CEO de Mauritius Telecom, Sherry Singh.

Le gouvernement se dit inquiet pour la sécurité nationale à cause de la présence de matériel dans le réseau de Mauritius Telecom, soutenant que le « survey » devait se faire pour cette raison. Dans l’entourage de Sherry Singh, on soutient que les équipements se trouvant dans la pièce où le « survey » a été mené étaient ceux d’Alcatel Submarine Network.

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Depuis quelques jours, au niveau du gouvernement, on montre directement du doigt Huawei. Des soupçons sont même émis que le géant chinois des télécommunications aurait installé des équipements d’espionnage sur le réseau de Mauritius Telecom de connivence avec l’ex-Chief Executive Officer de la compagnie, Sherry Singh.

C’est dans ce contexte que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, aurait fait appel à l’Inde pour que celle-ci lui envoie une équipe d’experts indiens à Maurice pour un « survey » conduit le 15 avril 2022 à la « Landing Station » de Baie-du-Jacotet. Lieu où une bonne partie du réseau Internet mauricien se connecte au câble optique sous-marin SAFE.

Or, dans le camp de Sherry Singh, on soutient que ce point qui a fait surface la semaine dernière dans l’argumentation gouvernementale ne tient pas la route. Vendredi dernier, dans l’émission « Interview Grand Format » de Top FM animée par Habib Mosaheb, Bobby Hurreeram s’est appesanti sur le sujet.

« Quand vous réalisez que l’ex-CEO de Mauritius Telecom a livré notre pays les mains et les pieds liés à Huawei et que presque 100 % de nos équipements de télécommunications appartiennent à un seul fournisseur…  Est-ce que ce n’est pas normal en tant que gouvernement responsable qu’on vérifie aussi chez nous ? Il n’y a rien de sinistre dedans », a déclaré le ministre de l’Infrastructure nationale.

Mais voilà, du côté de Sherry Singh, on rappelle que le gouvernement avait, jusqu’à tout récemment, une excellente opinion de Huawei qu’il présentait comme son partenaire dans le domaine des nouvelles technologies. Le géant chinois est également très présent parmi les autres grands opérateurs de télécommunications tels qu’Emtel et Mahanagar Telephone Mauritius Ltd (MTML), plus connue sous son nom commercial Chili. MTML est une filiale de Mahanagar Telephone Nigam Ltd, une société appartenant au Département des télécommunications du ministère des Communications de l’Inde.

Bons papiers

« Pas plus tard que le 6 avril dernier, Pravind Jugnauth avait rencontré Chen Lei, président de Huawei pour la région d’Afrique subsaharienne. Pourtant, à en croire les déclarations du chef du gouvernement, les inquiétudes concernant la sécurité nationale remontent à au moins octobre de l’année dernière », fait-on valoir du côté de Sherry Singh.

Une nouvelle publiée le 9 avril dernier par Xinhua, organe de presse officiel du gouvernement chinois, indique que Pravind Jugnauth y a déclaré : « Nous sommes ouverts à l’usage des technologies modernes et nous accueillons Huawei pour renforcer la coopération avec les partenaires en technologie avancée et pour bénéficier à Maurice comme un hub des affaires en Afrique. » Le Premier ministre avait ajouté : « Nous encourageons Huawei à offrir davantage d’opportunités à la jeunesse mauricienne. »

Dans le camp de Sherry Singh, on fait aussi ressortir que State Informatics Ltd, une société d’État et Huawei Mauritius ont organisé, en novembre 2020, la conférence « Innovation for all Summit » pour « faciliter la transition vers une société numérique à Maurice ».

Safe City

On y rappelle aussi que le gouvernement mauricien avait donné son accord pour que le projet Safe City avec ses 4 000 caméras intelligentes soit confié à Mauritius Telecom avec Huawei comme partenaire. Répondant à une Private Notice Question le 21 mai 2019 sur ce projet, feu sir Anerood Jugnauth (SAJ), alors Premier ministre, avait déclaré « nous n’avons pas jugé nécessaire d’effectuer un audit international » pour savoir si un équipement d’espionnage a été installé par Huawei et qu’aucune entité étrangère ne pouvait avoir accès aux images du système.  SAJ devait préciser que « comme le projet comporte des aspects de sécurité nationale, certaines informations sont hautement sensibles et ne peuvent être rendues publiques ». Le projet a ainsi bénéficié d’exemptions sous la Data Protection Act.

Le 30 mars 2021, Pravind Jugnauth, en tant que Premier ministre, avait refusé de rendre public l’accord liant la force policière à Mauritius Telecom en indiquant : « L’accord de location entre les deux fait provision pour une clause mutuelle de non-divulgation à la section 3. » De ce fait, le National Audit Office ne peut avoir accès aux données financières du contrat.

Toujours dans l’entourage de Sherry Singh, on précise que les appareils se trouvant dans la pièce où le « survey » du 15 avril a été mené par l’équipe indienne appartiennent à Alcatel Submarine Networks et que Huawei « n’y a installé aucun équipement ». Au gouvernement comme chez Mauritius Telecom, on soutient que des vérifications continueront à être faites sur les liens entre Sherry Singh et Huawei, ainsi que sur les équipements installés par ce dernier au sein de la compagnie pour savoir s’il n’y a pas eu d’espionnage sur le réseau.

 

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