L'arrestation de l'ancien Permanent Private Secretary (PPS) Rajanah Dhaliah suscite des questions sur l'effet potentiel de cet événement sur les enquêtes menées par l'Independent Commission Against Corruption (Icac). La nouvelle de son arrestation a créé un émoi au sein de la sphère politique et parmi le grand public, ravivant les discussions sur la lutte contre la corruption et le trafic d’influence dans le pays et les enquêtes de l’Icac sur des affaires sur lesquelles planent l’ombre des élus. Cela, alors que le ministre Maneesh Gobin n’a, lui, pas été convoqué dans cette affaire où son nom est cité. Au niveau de l’Icac, on affirme ne détenir aucun élément incriminant contre ce dernier, à ce stade.
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La question qui se pose désormais est de savoir si l’arrestation de Rajanah Dhaliah aura un impact sur la convocation du minitre Maneesh Gobin. À ce jour, nos sources proches du Réduit Triangle laissent entendre que l’ex-PPS Dhaliah n’a pas cité le nom de l’Attorney General comme un suspect dans l’affaire alléguée de pot-de-vin. Il a fait prévaloir son droit au silence face aux questions portant sur le volet des transactions d’argent de pot-de-vin, lors de ses auditions à l’Icac. Rajanah Dhaliah a confirmé s’être rendu au chassée le 12 septembre 2020 pour une soirée, où se trouvaient aussi Maneesh Gobin et une proche collaboratrice.
Lors de ses auditions, Keegan Etwaroo, l’un des protagonistes clés dans cette enquête, avait confirmé à l’Icac qu’il avait remis une grosse somme d’argent à Rajanah Dhaliah. Il avait fait état d’un rendez-vous au bureau de ce dernier où la transaction d’argent se serait concrétisée. Cette enquête de l’Icac a vu l’arrestation de Rajesh Ramnarain, ancien président de la Sugar Investment Trust (SIT) et Principal Inspector au Registry of Associations. Il aurait réceptionné le « bribe money » et aurait agi comme intermédiaire entre Keegan Etwaroo et le récipiendaire présumé, soit Rajanah Dhaliah. Mais jusqu’ici l’ex-PPS s’est muré dans le silence, face à ces allégations.
L’arrestation de l’ex-PPS de la circonscription no 7 est un signal fort que veut faire passer l’Icac, affirme-t-on au Réduit Triangle. Au sein de la commission, des responsables laissent entendre que malgré les critiques à l’égard de la commission, surtout sur le plan politique, les enquêtes se font en toute indépendance et selon les normes requises. « Tou lanket e desizion ki pran fer dan enn kad legal e bien etabli par lalwa. L’Icac pa azir selon bann kapris », confie un cadre de la commission.
Au Réduit Triangle, on affirme que Rajanah Dhaliah n’a pas été arrêté uniquement sur la base des allégations des autres protagonistes. Les enquêteurs ont procédé au préalable à toute une série de vérifications des informations liées à l’implication présumée de l’ex-PPS dans cette affaire de pot-de-vin allégué. S’appuyant sur les retombées de cet exercice, la commission a jugé détenir suffisamment d’éléments contre Rajanah Dhaliah pour procéder à son arrestation.
« Nous avons des Material Evidences », confient certains dans les couloirs du Réduit Triangle. Lorsque Rajanah Dhaliah a été confronté à ces « preuves », l’ex-PPS n’a pu fournir une quelconque explication plausible, affirme-t-on, d’où son arrestation.
Les étapes du renouvellement du contrat bail épluchées
Nos sources expliquent que dans l’affaire alléguée de pot-de-vin au chassée de Grand-Bassin, tous les protagonistes concernés seront appelés à fournir leur version des faits. À ce jour, l’Icac accentue ses investigations sur les circonstances entourant l’obtention de ce bail. Avant l’émission du contrat, il y a toute une série de procédures qui sont enclenchées au sein du ministère de l’Agro-industrie. Dans cette optique, la commission anticorruption a déjà démarré les auditions des fonctionnaires à titre de témoins. L’Icac vérifie des éléments afin de savoir si toutes les procédures ont été respectées lors de l’octroi du bail.
Rajanah Dhaliah a été arrêté par l’Icac le jeudi 31 août dans le cadre de l’affaire Stag Party. Son arrestation survient après que le député a démissionné de son poste de PPS, le lundi 28 août, soit trois jours plus tôt. Son arrestation pourrait avoir des implications plus larges, notamment en ce qui concerne la pression exercée sur l'Icac pour accélérer ses enquêtes et convoquer d'autres protagonistes liés à cette affaire. Jusqu’ici, outre Rajanah Dhaliah, Keegan Etwaroo et le « whistleblower » Ajay Jeetoo ont également été entendus dans cette affaire.
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