Qui est cette jeune femme ? C’est la question sur laquelle se penchent plusieurs organismes. Elle vient d’avoir 18 ans et c’est en faisant des démarches pour obtenir sa carte d’identité qu’elle a appris que l’acte de naissance en sa possession n’est pas le sien. Ne sachant pas qui sont ses parents, elle lance un avis de recherche.
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Ma mère était mince, portait des nattes et ses cheveux lui arrivaient jusqu’aux épaules.
« Je veux seulement savoir qui je suis », avance la jeune fille. Si tout le monde l’a toujours appelée Preska, elle a récemment appris que ce n’est pas son prénom. Cependant, c’est le prénom qu’elle utilise en attendant d’en savoir plus sur son identité. Après plusieurs démarches, il s’avère que l’acte de naissance qu’elle a toujours utilisé n’a jamais été le sien. Il appartiendrait à une autre jeune femme qui habite Curepipe. Depuis, Preska est perturbée.
Pour comprendre son histoire, il faut remonter à une quinzaine d’années. Elle n’a que 3 ans. À la suite d’une plainte des voisins informant la CDU que la petite était victime de maltraitance, les officiers ont tout de suite réagi pour mettre l’enfant à l’abri. Elle est placée dans un des shelters du ministère. « À l’âge de 7 ans, j’ai été placée dans un autre shelter privé. Je devais aller à l’école et un acte de naissance qui était dans mes affaires a servi pour mon admission. Je me rappelle vaguement que quelqu’un m’a, un jour, dit que ce n’était pas le mien. Ce n’est toutefois que récemment lorsque la Probation Officer a fait des démarches qu’on a eu la confirmation. D’ailleurs, je tiens à lui dire merci pour tout ce qu’elle fait », lance-t-elle.
Si elle tient à ce que sa photo soit publiée, c’est qu’elle pense que sa mère peut la reconnaître. « J’avais 13 ans quand j’ai demandé une faveur à une des responsables du centre où j’étais. Je voulais absolument connaître mes parents. Elle a alors contacté la Child Development Unit (CDU). Les officiers ont été très gentils et ont bien voulu m’aider à retrouver ma mère. Ils avaient une adresse. Nous sommes allés à sa recherche et, ce jour-là, nous l’avions rencontrée. Quand je lui ai demandé si elle savait qui je suis, elle m’a de suite répondu que j’étais sa fille. C’est la seule fois que je l’ai vue, mais je me rappelle très bien d’elle. Elle était mince, portait des nattes et ses cheveux lui arrivaient jusqu’aux épaules. Elle fait environ 1 m 60. Elle m’a dit que mon vrai nom est Stéphanie ». Sa maman s’appellerait Anne-Marie et habitait Terre-Rouge.
Depuis ce jour, Preska est restée en contact avec sa mère. Puis, cette dernière a perdu son portable, ce qui a mis un terme à leurs conversations téléphoniques. « Il y a plus de deux ans, nous avons essayé d’aller sur place, et c’est là qu’une voisine nous a dit qu’elle avait déménagé. Depuis, plus de nouvelle, aucune trace », explique tristement Preska.
Aujourd’hui, elle n’a d’autre choix que de lancer un avis de recherche. « J’ai besoin de la retrouver. Je n’ai que très peu d’informations. Je sais que mes parents viennent de Rodrigues. En ce qui concerne mon père, je ne sais presque rien même si je me rappelle qu’enfant, je ne cessais de dire qu’il s’appelait Rico. Mais je ne sais pas du tout d’où vient ce nom. »
Preska est en ce moment en stage dans le milieu hôtelier et a besoin d’ouvrir un compte en banque et de s’enregistrer pour d’autres démarches administratives. Cependant elle ne peut plus rien faire sans identité.
« Je veux exister »
Son message à ses parents : « Soyez rassurés, je ne vous reproche rien. J’ai besoin de vous en ce moment. Je veux exister. J’ai besoin de savoir qui je suis. Si mes parents m’ont déclarée à l’état civil après ma naissance, ce sera plus facile pour moi d’entamer les démarches. Au cas contraire, je vais devoir demander à être déclarée maintenant. C’est urgent. Aidez-moi à les retrouver ».
Pour toute information à ce sujet, vous pouvez nous contacter via SMS ou WhatsApp au 5 256 5154.
Avoir une identité un droit fondamental
Pour rappel, l’article 7 de Convention relative aux droits de l’Enfant stipule que l'enfant doit être enregistré dès sa naissance et a droit à un nom, d'acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, de connaître ses parents et d'être élevé par eux ».
Si aujourd’hui, tout enfant né à l’hôpital peut être enregistré sur place, il existe encore quelques enfants et adultes qui ne sont pas encore déclarés. Selon la loi, après avoir obtenu une ‘Notification of Birth’ aujourd’hui, le parent a 45 jours pour déclarer son enfant.
Si un enfant n’a pas été déclaré, les procédures d’enregistrement se font alors à l’aide de l’Attorney General Office et du ministère de la Sécurité sociale et celui de l’Égalité des genres.
Intervention de la National Human Rights Commission
Afin d’obtenir une identité, la jeune femme s’est rendue à la National Human Rights Commission pour faire part de la situation et de solliciter son aide. Une enquête a été initiée par l’instance. Une lettre a également été envoyée au bureau de l’Attorney General et aux hôpitaux de l’île afin de consulter la liste des filles qui sont nées durant cette période. Ils feront également le suivi avec les autres organisations concernées.
Que dit la loi
- Lorsqu’un citoyen mauricien atteint l’âge de 18 ans, il doit demander la carte d’identité nationale de Maurice dans un délai de six mois, conformément aux dispositions de la loi de 1985 sur la carte d’identité nationale.
- Toute personne n’ayant pas de carte d’identité est passible d’une amende de Rs 100 000 et d’une peine de prison ne dépassant pas cinq ans.
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