« Nous produisons seulement 25 % de nos besoins alimentaires et nous dépendons énormément de l’importation, la note dépassant Rs 30 milliards annuellement »
Publicité
Alors qu’on fait les yeux doux au Fintech et à l’immobilier, on a tendance à oublier l’agriculture, secteur vital mais aussi à fort potentiel en matière de création d’opportunités et d’emplois. Avec la Journée mondiale de l'Alimentation qui sera célébrée le lundi 16 octobre, il est temps de revoir les réalisations et les défis du secteur.
Le ministère de l’Agro-industrie propose une vingtaine de schemes à l’intention des petits planteurs, éleveurs et autres agri-preneurs, mais beaucoup d’entrepreneurs ou aspirant entrepreneurs les ignorent. Pourtant, le secteur agricole présente de nombreuses opportunités d’entrepreneuriat à tous les niveaux.
à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’Alimentation le ministère de l’Agro-industrie organise une expovente agricole au Domaine-Les-Pailles. Y seront présentés : les dernières tendances dans le secteur, les équipements agricoles, les plantes et aussi les services offerts par l’État. Le thème de cette journée cette année est « Changeons l’avenir des migrations : investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural ». L’événement à Maurice cadre aussi avec les célébrations de notre 50e anniversaire de l’accession à l’Indépendance. Dans ce contexte, il y aura des mini-expos à travers le pays pour sensibiliser la population à l’importance de ce secteur.
« Nous produisons seulement 25 % de nos besoins alimentaires et nous dépendons énormément de l’importation, la note dépassant Rs 30 milliards annuellement. Nous sommes encore loin de la démocratisation du concept Smart Farming, bien que certaines grandes entreprises s’adonnent déjà à la culture bio à grande échelle », précise le ministère de l'Agro-industrie.
Production alimentaire 2011-2016
|
(Source : Statistics Mauritius)
Secteur en déclin
C’est un fait que le secteur agricole connaît un déclin particulier. L’industrie sucrière elle-même voit sa production de sucre baisser d’année en année. La situation n’est guère mieux dans le secteur non-sucre, sauf dans la production d’oignons et de pommes de terre, où nous sommes presque auto-suffisants. Les jeunes ne sont pas attirés vers ce secteur et ceux déjà engagés dans l’agriculture sont réticents à adopter la nouvelle technologie. Les principaux obstacles auxquels font face les opérateurs agricoles sont :
Pénurie de main-d’œuvre
Il est de plus en plus difficile de trouver de la main-d’œuvre pour les tâches agricoles. Que ce soit dans la culture des légumes ou l’élevage, le manque d'ouvriers affecte la production et la viabilité. Alors que les autres secteurs, à l’instar du textile et de la construction, peuvent avoir recours à la main-d’œuvre étrangère, les agriculteurs et petits planteurs n’ont pas ce privilège. Or, l’arrivée des travailleurs étrangers formés à l’agriculture peut booster nos productions agricoles et dénicher de nouveaux segments porteurs.
Indisponibilité des terres
La spéculation foncière aidant, le prix du terrain agricole devient davantage hors de portée pour les particuliers. Ceux désirant devenir entrepreneurs agricoles n’arrivent pas à trouver un bon terrain à acheter ou même à louer, malgré l’existence de terres abandonnées, à cause du prix. Les terrains agricoles coûtent plus cher en raison du succès du secteur immobilier. La demande pour des terrains propices au développement foncier s’accentue, avec les divers projets RES, PDS, Smart Cities et autres complexes résidentiels ou blocs d’appartements. Tout cela a une incidence sur l’offre des terres agricoles. à signaler qu’il y a des cas où des particuliers possédant des terres agricoles ne peuvent les utiliser à des fins agricoles, pour des activités comme l'élevage, parce qu’il y a eu un développement résidentiel dans le voisinage.
Accès limité à la technologie
Les équipements coûtent cher, même si les opérateurs agricoles bénéficient d’une exemption de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Malheureusement il n’y a pas de facilités pour l’importation d’équipements de seconde-main en bonne qualité. Au niveau de la technologie, soit les opérateurs ne sont pas toujours au courant des dernières tendances, soit il n’y a pas assez d’accès à la formation.
Manque d’eau
Le manque d’eau se fait de plus en plus sentir. Beaucoup de planteurs sont contraints à abandonner la culture à cause d’une pénurie d’eau, surtout dans le Nord. Le développement résidentiel accru entraîne une plus grande consommation d’eau à usage domestique, pénalisant ainsi les planteurs. Les solutions alternatives, comme le forage, ne sont pas à la portée de tout le monde.
Vol de légumes
C’est un phénomène qui se répand à travers le pays. Beaucoup de planteurs sont victimes de vol de légumes dans leurs champs. Une absence de réglementation sur la vente des légumes encourage ce fléau car les légumes volés sont écoulés n’importe où.
Demande limitée
La production locale doit concurrencer avec l’importation. Pour beaucoup de produits, à l’instar du lait frais, il n’y a pas de réel engouement, les consommateurs préférant de loin les produits importés. L’absence d’un marché stable empêche les entrepreneurs à investir et à augmenter la production ou encore la qualité. à savoir que les produits alimentaires fabriqués localement doivent répondre aux normes strictes de qualité, ce qui augmente les coûts de production alors que tel n’est souvent pas le cas pour des produits importés facilement.
Le Bio et Smart Farming
C’était l'un des points forts de la Vision Économique 2030. Le Bio Farming Promotion Scheme est un plan qui offre plusieurs avantages incitatifs aux entrepreneurs agricoles. Parmi, une exemption fiscale au cours des premières huit années en opération, l’exemption de la TVA sur l’acquisition des équipements et autres intrants, et des facilités d’emprunts à des taux réduits.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !