Economie

Agro-industrie : 13 000 à 15 000 tonnes de letchis attendues

La production de letchis va plus que doubler cette année, ce qui aura un impact sur les prix de vente. D’ici une quinzaine de jours, le fruit se vendra entre Re 1 et Re 1,50 l’unité, contre Rs 2,50 et Rs 3 actuellement.

«Sauf un violent cyclone ou la rapacité des chauves-souris, la production de letchis pourrait atteindre 13 000 à 15 000 tonnes en 2016, contre 6 000 tonnes l’année précédente »,  indique Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association (SPA), que nous avons rencontré mardi après-midi dans un verger de letchis à Calebasses. 95 % de ces arbres, dit-il, portent leurs fruits. « Si tout va bien, nous ferons une bonne récolte cette année. »

Kreepalloo Sunghoon prévoit que 6 000 et 7 000 tonnes de letchis seront écoulées sur le marché local. Qu’en est-il des prix de vente ? Actuellement, il faut compter Rs 2,50 et Rs 3 l’unité. D’ici une quinzaine de jours, le letchi se vendra entre Re 1 et Re 1,50 pièce. Pour ce qui est des exportations, elles pourront atteindre 800 à 1 000 tonnes. La majorité de nos letchis sont exportés vers le marché européen.

« Les letchis mauriciens sont les premiers à mûrir et sont les premiers sur le marché, mais on ne pourra rivaliser avec les gros producteurs internationaux en termes de volume et de prix », explique le secrétaire de la SPA. Outre les pays européens, nos producteurs locaux lorgnent les marchés russe, chinois, indien et arabe. 

Trouble-fête

Toutefois, si les cyclones ont presque disparu, les chauves-souris pourraient jouer les trouble-fête. « Nous prévoyons une perte d’environ 7 000 tonnes cette année», explique Kreepalloo Sunghoon. Ce qui représente une grosse perte pour les producteurs.

On laisse entendre que si on inclut les frais de la main-d’œuvre, les fertilisants et les frais d’irrigation, les pertes pourraient s’élever à Rs 50 000 par arpent. Pour le secrétaire de la SPA, les chauves-souris sont une nuisance qui mine la vie des producteurs de fruits depuis ces dernières années, « et pas seulement les planteurs de letchis, mais aussi de mangues, de bananes et de longanes, entre autres ».

« On peut faire des estimations, mais on est toujours dans l’incertitude avec la présence de chauves-souris », explique Busguth S., qui est dans la culture du letchi depuis plus d’une trentaine d’années. À ce jour, il se plaint que six de ses arbres fruitiers ont été complètement ravagés. Il explique qu’il n’a pu récolter que 10 % de sa production.

Busguth S. fait ressortir que sa famille et lui campent dans le verger pour chasser les chauves-souris toute la nuit. Même pendant la journée, on entend des enfants frapper sur des feuilles de tôle avec un morceau de bois pour chasser ces mammifères volants. Même les filets de protection se révèlent inefficaces contre ces envahisseurs volants, avance le producteur de letchis. « À partir de 18 heures, elles viennent par milliers pour se rabattre sur nos letchis. »

Kreepalloo Sunghoon souhaite que les autorités prennent des actions appropriées pour protéger les planteurs contre les chauves-souris. « N’attendez pas qu’il soit trop tard pour prendre les mesures qui conviennent, afin d’endiguer le fléau. » 

 

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