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Agressions et séquestrations à Bel-Air/Rivière-Sèche : un centre de désintoxication opère illégalement

Les responsables d’un centre de réhabilitation visant un groupe particulier font la pluie et le beau temps dans ce village de l’Est. Outre deux cas d’agression, dont un sur agent de police et deux cas de séquestration, dont un sur mineur, ils continuent d’opérer un centre qui ne détient aucun permis.

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Des drapeaux verts, bleus et à damiers claquent au vent. Sur la route de Bel-Air/Rivière-Sèche, juste avant le grand virage de Pont-Lardier, ils signalent la présence d’un établissement à la réputation notoire pour ses méthodes de désintoxication. Installé à l’étage d’une maison qui ne paie pas de mine, il opère depuis plusieurs semaines sans qu’il n’ait obtenu un permis dûment délivré par le ministère de la Santé. À jeudi, ses portes étaient toujours grandes ouvertes bien que la police l’ait pris en contravention pour « operating a health institute without permit ».

Dans ce village de l’Est, ils sont rares les habitants qui veulent prendre le risque de parler ouvertement du mode opératoire du centre. Seul un voisin, Reza, s’est décidé à porter plainte contre les responsables après avoir entendu des cris de douleurs émanant de la maison. « Zot tap dimoun kout rwayar », lâche Nawaz. Ancien pensionnaire du centre, il ne veut plus en entendre parler, après avoir été victime d’une agression sauvage. « J’étais accroc aux produits synthétiques. Je ne pouvais plus m’en passer. Étant père de deux enfants en bas âge, j’ai frappé à la porte de ce centre pour changer de vie », raconte-t-il.

Durant les premiers jours, il n’y a pas eu de pépins, admet Nawaz. Jusqu’à ce qu’il ne décide de s’absenter pour quelques jours afin de s’occuper de démarches administratives. Mal lui en a pris, car il a été « enlevé » par les responsables du centre. Il est  alors frappé et séquestré, ce qui le poussera à s’évader le 20 mai et à solliciter l’aide de la police de Bel-Air/Rivière-Sèche. Blessé au dos et aux mains, il sera hospitalisé trois jours durant.

« Bann mark ankor reste lor mo lame. Mari miser zot finn fer mwa », soupire Nawaz. Il ajoute que ceux des pensionnaires qui sont au bas de l’échelle doivent travailler sans la moindre rémunération dans l’entrepôt d’un des responsables du centre. « Zot fer dominer. Seki ena kas asize, seki miser bizin kwi, servi bann la », révèle Nawaz.  « Ou tann dimoun gayn baté, ou tann zot kriyé, pa kone ki la polis pe fer. Mo kwar la polis per pou met lord lakoz zot fin deza gayn baté », confie Reza.

Avec cette première plainte, suivie d’une deuxième, deux jours plus tard, les agents décident de prendre le centre en contravention le 24 mai. Une énième plainte des voisins les pousse à intervenir le 30 mai. Un agent est blessé à la main par trois des responsables du centre, ce qui nécessitera deux jours d’incapacité de travail. Mohamed Nahid Dookhee, aussi appelé Maf, Parvez Seroo et Goolrez Seroo sont arrêtés. Maf est connu des services de police pour vol et il est dans le viseur des autorités, soupçonné d’avoir entrepris un voyage dans un pays du Moyen-Orient en proie à un conflit qui s’enlise.

Le trio infernal a quand même bénéficié d’un procès express devant le tribunal de Flacq. Chacun a été condamné à une amende de Rs 10 000 et des frais de Rs 100 pour agression d’un agent dans l’exercice de ses fonctions. Ce cas a cependant été rapporté au quartier général de la police car les procédures n’ont pas été suivies. Aucun formulaire détaillant la blessure du policier agressé n’a été présenté en cour. Il y a une semaine, soit le 12 juin, une autre plainte pour séquestration, cette fois sur un mineur de 17 ans, a été consignée au poste de police de Bel-Air/Rivière-Sèche.

« Ils ont de l’argent et pensent qu’ils peuvent tout se permettre. Ils ont promis Rs 200 000 à ma mère afin qu’elle me convainc de retirer ma plainte. Elle les a envoyés balader. Je ne peux me taire devant ces exactions. Qui sait ce qu’ils peuvent commettre de pire demain », s’indigne Nawaz.

 

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