Alors que Me Kailash Trilochun est attendu à Maurice pour donner sa défense dans l’affaire de l’agression de Bhanoodutt Beeharee, l’homme que la police croit être l’agresseur n’est pas un inconnu des politiciens.
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Aussitôt de retour à Maurice, Me Kailash Trilochun sera entendu aux Casernes centrales sur son implication alléguée dans l’affaire d’agression au cutter de Bhanoodutt Beeharee. Ce dernier, président de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) avait été agressé en pleine rue à Port-Louis le 25 mai dernier.
Jeudi, Jacques Désiré Sylvio Candahoo a été arrêté par le Central Criminal Investigation Department (CCID). Le suspect a allégué qu’il aurait agi sur ordre de l’avocat et cela lié à une histoire de paiement d’honoraires en retard. L’homme de loi était alors employé par l’organisme régulateur du secteur des télécommunications.
La police souhaite vérifier les dires de l’agresseur présumé et confronter l’avocat à ces éléments. Il nous revient que Jacques Désiré Sylvio Candahoo n’est pas un inconnu au Mouvement socialiste militant (MSM). Son père, feu Georgy Augustin Candahoo, avait été élu député sous la bannière du MSM en 1983 dans la circonscription No 4 (Port-Louis Nord/ Montagne Longue).
Jacques Désiré Sylvio Candahoo, qui a été arrêté jeudi, est pour sa part membre du comité régional de ce parti. Il est aussi membre du comité central. C’est ce que confirme Gowkaran Oree, député du MSM pour la circonscription No 4. « La famille Candahoo a toujours été fidèle au MSM. Ils sont avec nous depuis le début. Jacques Désiré Sylvio Candahoo est membre de la régionale et du comité central et il est actif dans la région de Cité La Cure », confirme le député. Il exprime son étonnement devant la charge dont répond son agent politique. « Je l’ai toujours connu comme étant un garçon doux. Il s’était d’ailleurs fait agresser durant la campagne électorale pour les dernières élections générales », déclare Gowkaran Oree.
Me Kailash Trilochun reste injoignable depuis vendredi. Dans son entourage l’on affirme ne pas savoir quand il rentre au pays. Alors que son téléphone mobile est éteint, Me Trilochun ne répond pas non plus à nos sollicitations par mail ni aux messages sur la page Facebook de son étude.
L’avocat est passé sous le feu des projecteurs il y a deux semaines, quand son cachet pour représenter l’Icta dans un procès intenté par Emtel a été révélé par le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth au Parlement. Pour défendre le régulateur dans cette affaire de réclamations de Rs 1,12 milliard, l’avocat avait réclamé et obtenu Rs 19 millions.
Le Premier ministre s’était dit « choqué » par le montant, tout comme Nando Bodha. Ce dernier avait indiqué que « j’ai parlé au président du conseil d’administration de la Road Development Authority (RDA) (Ndlr dont Kailash Trilochun était aussi le représentant légal) et la décision a été prise de ne plus retenir les services de Trilochun Chambers. C’est le State Law Office qui s’occupera de tous les conseils légaux », dit-il. Toutefois, pour Me Trilochun, le montant était justifié et avait été établi en accord avec l’Icta. Dans un communiqué émis mardi soir 16 août, l’homme de loi devait affirmer qu’il ne compte pas s’excuser pour l’argent qu’il a empoché et ne compte rien rendre non plus.
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