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Agressée sauvagement par son époux : «Linn tir enn cutter linn koumans koup mo likou»

Sushmita se retrouve avec une profonde lésion à la gorge, trois coups de poignard au poumon et un coup de couteau au ventre ainsi que plusieurs autres blessures sur les bras.

“Bondie gran. Mo ankor vivan, mo pa ti kwar ki mo pou viv !”, lâche Sushmita (prénom modifié). Son époux lui avait tranché la gorge en face du Mahogany Shopping Promenade, à Beau-Plan, le vendredi 4 novembre. Après avoir infligé à sa femme trois coups de couteau au poumon et un autre au ventre, le mari s’est suicidé, en se poignardant au cœur, quelques mètres plus loin. Sushmita revient sur ce drame qui donne froid au dos.

Alitée, avec un gros bandage au cou et un tube au poumon, Sushmita a du mal à parler et peut à peine bouger, à l’hôpital SSRN. « Dieu merci, le personnel nous a confié que son état de santé s’améliore. Mais on s’inquiète sur le fait que son poumon a été endommagé », fait part l’une des sœurs de Sushmita, qui est venue lui rendre visite. 

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Entourée de sa famille, Sushmita accepte de se confier au Défi Plus. La jeune femme porte une cicatrice apparente sur la joue droite. Questionnée à ce sujet, « mon époux avait violemment claqué une porte sur mon visage lors d’une dispute », répond-elle, gênée, devant ses proches. Car depuis tout ce temps, Sushmita cachait à sa famille les maltraitances qu'elle subissait auprès de son mari.

« Li pran balie li bat mwa, li pil pil mo latet ar miray »

Âgée de 20 ans, elle raconte que c’est à l’âge de 16 ans qu’elle s’est amourachée d’Ajay (prénom modifié), son époux. Plusieurs mois après, Sushmita est tombée enceinte, soit à l’âge de 17 ans. « C’est alors qu’on s’est mariés civilement et j’ai accouché à l’âge de 18 ans. Et, cela fait quatre mois depuis qu’on s’est unis religieusement. Je n’avais pas l’intention de me séparer de lui, même si j’étais victime de violence domestique. Je suis restée avec lui à cause de mon enfant », lâche Sushmita, avec beaucoup de peine. 

Cependant, après avoir accouché de sa fille, la jeune femme explique que l’attitude de son époux a changé envers elle. « Il me frappait,  Il a sombré dans l’alcool. Il passait ses nuits dehors. Il sortait avec ses amis. Il n’avait guère de temps pour lui, pour son enfant et moi. Si jamais je l’appelais pour lui demander de retourner à la maison, ‘kouma li rantre, li bat mwa devan so mama papa. Li fini met kouto anba mo lagorz. Li pran balie li bat mwa, li pil pil mo latet ar miray’. Mes voisins savaient comment je me faisais violenter par Ajay. Tout le monde pouvait entendre mes cris », poursuit-elle. Selon Sushmita, bien qu’elle se faisait agressée régulièrement par Ajay, « je suis restée à cause de mon enfant, jusqu’au mercredi 26 octobre 2022 ».

Ce jour fatidique, lorsque Sushmita est rentrée du travail, une discussion a éclaté avec son époux. « Il me reprochait d’avoir pris un jour de congé pour aller faire des courses pour la maison. Lors de la dispute, il mélangeait les choses. ‘Koze lakaz, koze so bann fami, so travay, so bann kamarad, li melanz tou zafer. Li ti enn psiko, tou zafer li lager ek bate’. Ce jour-là, il avait maltraité ma famille. Il l’a traitée de voleur. Il avait giflé notre fille de deux ans pour la première fois, la vieille. C’est alors que j’ai décidé de mettre un frein à cette relation et j’ai quitté la maison pour élire domicile chez mon père. Mais il m’avait empêchée de prendre ma fille, bien que j’allaite toujours mon enfant », ajoute-t-elle. 

Par la suite, Sushmita avait rapporté l’affaire à la police de Piton. La jeune mère s’est rendue à la cour de Pamplemousses, le lundi 31 octobre, pour enclencher les démarches afin de bénéficier de la garde de sa fille. Or, « linn fer gran sinema kan monn sorti lakour », raconte-t-elle.  

enlevée, séquestrée et torturée dans la nuit du 31 octobre

« À ma sortie de la cour, il m’attendait sur la route. Lorsqu’il m’a vue, il m’a traînée sur le chemin tout en me frappant. Il m’a emmenée dans la chambre d’une ‘guesthouse’, à Beau-Plateau, où j’ai passé un martyr. ‘Sitan mo ti pe gagn bate lor sime, monn aksepte ale trankil’ », confie Sushmita, en larmes. « Sa zour la, li ti pe bwar dan lasam ek linn bien bat mwa enn nwit », relate-t-elle, comme si c’était hier. La jeune femme affirme qu’elle avait saigné du nez et de la bouche, cette nuit-là. 

Selon elle, le but d’Ajay était que, « dès le lendemain matin, il allait m’accompagner au poste de police pour que je retire ma première plainte pour violence domestique contre lui ». Cependant, une fois qu’il s’est endormi, Sushmita a alerté ses sœurs, frères et amis. Sauf que sa ruse est tombée à l’eau car Ajay a su qu'elle a alerté ses proches. « Il m’a alors forcée de quitter les lieux et m’a obligée à marcher de Goodlands à Cottage durant cette même nuit. Il était aux alentours de deux heures », souligne-t-elle.

« Linn met vit anba mo likou, li dir lapolis res lwin »

C’est dans un temple qu’Ajay s’est rendu pour se cacher, car il savait que la police de Piton patrouillait la région à leur recherche. « Il a endommagé la porte du temple pour qu’il puisse accéder à l’intérieur. Lorsqu’il a vu le véhicule de police, il a brisé une fenêtre et s’est armé de deux morceaux de vitre. ‘Linn met enn vit anba mo likou, et enn lot anba so likou ek linn fer mwa marse’ », poursuit Sushmita, avec beaucoup de tristesse. 

Alors qu’Ajay tentait d’esquiver la police et les proches de sa femme, « les policiers et mes amis sont tombés sur nous lorsqu’on avait atteint la grande route. Ajay s’est mis au milieu de la route, ‘linn met sa vit la anba mo likou, linn dir lapolis res lwin’. Après quelques résistances, il m’a ensuite jetée au sol. Il s’est auto infligée une blessure avant de prendre la fuite ». 

Cette nuit-là, Sushmita a consigné une deuxième plainte contre son époux, au poste de Piton. Et depuis, elle n’a pas entendu parler d’Ajay, jusqu’au jeudi 3 novembre. Sushmita raconte qu’elle avait pris contact avec Ajay, car elle voulait voir sa fille. « Monn kal li, monn dir li komie zour mo pann fer tipti bwar, be amenn li mo get li enn tigit. Linn koze bien, linn dir mwa wi tou’. Je n’avais pas l’intention de prendre l’enfant, car j’avais prévu de les rencontrer pendant mon heure de pause. Il devait me rejoindre sur la station de service où je travaille, le vendredi 4 novembre », précise Sushmita.

« Kan li pe pik mwa, cutter la inn kase »

Sauf qu’à un moment donné de la journée, Sushmita a reçu un appel d’Ajay. Ce dernier lui confie qu’il se trouvait sur l’arrêt d’autobus en face du Mahogany Shopping Promenade, à Beau-Plan. « Monn dir li vinn pran permision dan mo travay me linn dir mwa non vinn tousel’. Je m’y suis rendue dans une voiture, mais en compagnie de deux collègues, une femme et un homme », précise la jeune femme. 
Une fois sur place, Sushmita constate la présence d’Ajay et de sa fille qui est dans les bras de sa belle-mère. Après avoir descendu de la voiture,  j’ai pris ma fille. Mais Ajay m’a saisie par le bras gauche. Il m’a dit, ‘mo pann dir twa vinn tousel ? ’ Il a enlevé ma fille de mes bras pour la remettre à sa mère et m’a traînée sur le passage pour piétons, à côté de l’arrêt d’autobus. « Linn tir enn cutter, linn koumans koup mo likou apre linn koumans pik mwa ek cutter la’. Je le suppliais d’arrêter et lui demandais pourquoi il faisait ça. Il m’a répondu, ‘monn deza fini gagn kez lapolis, pou ferme mo ena pou ferme mem. Be mo pou touy twa, apre mo pou touy mwa osi’ », se remémore Sushmita, en fondant en larmes. C’est alors qu’Ajay a commencé à lui infliger des coups de cutter sur l’estomac. « Kan li ti pe pik mwa, cutter la inn kase. Lerla linn tir kouto ek linn koumans koup mwa partou ».

L’époux se poignarde au cœur

Alors que la scène atroce se jouait, des badauds sont venus en aide à Sushmita. « Des membres du public ont commencé à envoyer des pierres sur lui. Au même moment, j’étais au sol, gravement blessée. Je baignais dans une mare de sang. Ajay a pris la fuite ». Sushmita a perdu connaissance. 

Selon le témoignage de plusieurs témoins interrogés par la police, ces derniers ont affirmé avoir vu Ajay s'auto infliger un coup de couteau au cœur. L’autopsie pratiquée dans la soirée du vendredi 4 novembre a attribué le décès d’Ajay à une « stab wound to the heart ». Quant à Sushmita, elle a été transportée d’urgence à l’hôpital SSRN, dans le Nord.
« Mo mem monn rod sa »

Qu’éprouvez-vous pour votre époux actuellement ? « Mo misie seki linn fer pa bon, li pann bien fer. Mo bien sagrin li. Me li pa ti ena lespri. Mo kalifie li enn psiko », réplique Sushmita. Interrogée concernant les allégations de la sœur d’Ajay, lors d’un témoignage sur TéléPlus au cours de la semaine, elle répond : « c’est absolument faux. Au contraire, j’ai sauvegardé des preuves que mon époux me trompait avec d’autres femmes. Le téléphone cellulaire est actuellement en possession de la police. Les enquêteurs peuvent vérifier ». 

Et concernant la relation extraconjugale avec son collègue que maintient sa belle-sœur, « il est juste un confident, tout comme une autre collègue. Ils saventque j'étais une femme battue. ‘Zame monn donn mo fami traka parski mo mem monn tir mo lipie monn ale. Mo mem monn rod sa. Akoz sa mo pa donn mo fami problem’ », lâche-t-elle. 

Pour Sushmita, à sa sortie de l’hôpital, sa principale préoccupation est de récupérer sa fille de deux ans qui est actuellement avec sa belle-famille.  

 

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