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Agalega - Pravind Jugnauth : «Maurice ne cédera pas sa souveraineté aux Indiens»

Si Pravind Jugnauth a insisté sur le fait que Maurice ne compte nullement abandonner sa souveraineté sur Agalega aux Indiens, il a néanmoins fait comprendre que les deux pays ont signé un accord pour assurer le développement de l’archipel.

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L’Inde finance des projets d’infrastructures très importants à Agalega. La jetée et la piste d’atterrissage seront-elles utilisées à des fins uniquement civiles ou également militaires?
Ce sont deux projets qui ont été identifiés pour un financement par l’Inde. Nous verrons par la suite s’il y a d’autres projets. Mais à ce jour, nous sommes d’accord sur ces deux projets et les infrastructures nécessaires autour. Ensuite, une piste d’atterrissage accueillera, bien sûr, des avions et ce sera à nous de décider. Outre les demandes civiles, nous prendrons la décision qui s’impose si nous sommes en présence d’autres requêtes.

Le Premier ministre Modi a parlé des « non-conventionnal threats » dans la région...
Valeur du jour, il n’y a eu aucune menace. Si un pays menace Maurice ou la région, il faudra voir la capacité de ce pays. Si nous pouvons nous défendre seuls, tant mieux. S’il nous faut l’aide de pays alliés, nous allons la solliciter.

A-t-il été question d’installation d’infrastructures militaires à Agalega ?
Il y aura des infrastructures concernant une piste d’atterrissage et une nouvelle jetée. Le Dornier atterrit aujourd’hui avec un élément de risque. Nous avons 2,3 millions km2 de zone maritime. Seuls, nous n’avons pas les moyens de surveiller cette zone. Il y a encore des pirates somaliens qui attaquent les bateaux. C’est pour cela que l’Inde, un pays ami, est prêt à nous donner ce coup de main.

Sommes-nous en train de céder Agalega aux Indiens ?
Nous ne cédons notre territoire à personne. Surtout que nous menons une lutte pour notre souveraineté sur les Chagos. Il y a une campagne pour dire que nous cédons notre souveraineté à l’Inde. C’est totalement faux ! D’ailleurs, ces infrastructures vont devenir notre propriété.

Y a-t-il une possibilité de ‘lease agreement’?
Il n’y a pas de lease !

Refusez-vous de ‘put on record’ qu’il n’y aura pas de base militaire indienne à Agalega ?
Je vous explique que l’Inde donne un coup de main pour le développement des infrastructures, notamment une piste et une jetée. Cela permettra à nos avions d’atterrir et à nos bateaux d’accoster. Si quelqu’un veut utiliser ces infrastructures, ce sera à nous de donner la permission. C’est comme permettre aux avions d’atterir à Plaisance et aux navires d’entrer dans le port. Ce sera pareil.

Vous engagez-vous à déposer à l’Assemblée nationale copie de l’accord signé avec l’Inde ?
Quel est le problème avec l’accord ? Je ne vois pas la nécessité de le déposer ?

Ne pensez-vous pas que la population a un droit de regard sur l’accord, au nom de la transparence?
Je dois briefer le Cabinet et nous verrons. S’il faut décider de le rendre public, nous le ferons.

Un professeur indien sur la sécurité indienne estime que cet accord permet à l’Inde de faire une base militaire sur Agalega...
Je ne connais pas cette personne. Je connais le gouvernement indien. Je connais le Premier ministre Modi. Je sais ce que nous voulons faire. Il y a un rapprochement encore plus grand entre Maurice et l’Inde. Les gens verront si nous avons cédé notre territoire pour en faire une base militaire.

Y a-t-il un embarras en Inde concernant la présence chinoise à Maurice ?
Nous connaissons les problèmes que l’Inde a eus avec la Chine. Il y a eu des disputes territoriales.

L’Inde a des réserves concernant la Route de la soie...
L’Inde a certainement des réserves et des préoccupations. Concernant sa sécurité. Nous avons d’excellentes relations avec l’Inde. Nous avons de bonnes relations avec la Chine également.

Il y a un fort courant parmi les jeunes qui réclame la démilitarisation de l’océan Indien. Donner la permission à des bateaux indiens ne va-t-il pas à l’encontre de cette démilitarisation ?
La démilitarisation remonte à bien longtemps. Ceux qui réclamaient le retrait des Américains de Diego Garcia ont changé de langage. Parce que le monde a changé. Auparavant, par exemple, il n’y avait pas autant d’actes de terrorisme. Nous sommes réalistes. Nous revendiquons notre souveraineté sur les Chagos. Je suis satisfait que les Américains demandent maintenant ce qu’ils peuvent faire. Mais nous leur disons que nous ne remettons pas en question leur présence sur Diego Garcia. Nous leur demandons de dire aux Anglais que c’est notre territoire. Combien de navires et d’avions militaires circulent dans l’océan Indien? Et combien nous demandent régulièrement la permission pour se ravitailler ou pour atterrir.

Super Cash Back Gold - Le PM : « Je peaufine une proposition »

Pravind Jugnauth s’est aussi réjouti d’avoir pu trouver une formule pour venir en aide aux détenteurs du Super Cash Back Gold (SCBG). « Je suis parvenu à trouver une formule et je serais en mesure de venir avec une proposition concrète », a-t-il dit. Le chef du gouvernement a souligné qu’il avait, dans un premier temps, songé à discuter avec les autorités indiennes afin de venir en aide aux détenteurs du SCBG, « mais il n’y a pas eu la nécessité de formuler une telle requête. Je peux vous assurer que je suis en train de peaufiner une proposition», a-t-il ajouté.

Maintenez-vous que les grévistes de la BAI auront leur dû en un seul paiement ?
Je n’ai jamais dit qu’ils seraient remboursés à 100 %. J’avais même dit d’oublier un remboursement à 100 %. Ce ne sera pas possible. Mais nous faisons un effort et nous viendrons de l’avant avec une proposition pour que les gens ne perdent pas la totalité de leur argent.

Vous maintenez qu’il y aura un final settlement ?
J’avais dit cela. Nous faisons tous les efforts pour obtenir le paiement, mais laissez-nous travailler.

La nouvelle formule implique-t-elle la vente des acquis de l’ex-BAI ?
Laissez-moi présenter la formule et nous pourrons en parler davantage. Je dois d’abord rencontrer les ex-grévistes et discuter avec eux.

Rs 170 M pour la formation des fonctionnaires

Outre les discussions qui ont mené au décaissement de cette ligne de crédit de quelque Rs 18 milliards, Maurice et l’Inde ont aussi procédé à la signature d’une série d’accords. Pravind Jugnauth, a ainsi révélé que Maurice a eu droit à un don de Rs 170 millions pour la construction d’un Civil Service College qui dispensera de la formation aux  fonctionnaires.

Le Premier ministre a aussi annoncé une collaboration à long terme sur le plan de l’éducation et de la recherche. Un accord, a en ce sens, été signé entre le Mauritius Oceanography Institute, le Council of Scientfic Research de l’Inde et le National Institute of India.

Metro Express

Avez-vous pu discuter de nouveau du coût du projet Metro Express avec les autorités indiennes ?
Il y a un exercice d’appel d’offres en cours. Nous souhaitons que le projet soit réalisé dans une fourchette de Rs 17 milliards. Ce n’est pas comme si ce chiffre figurait dans le contrat. Nous l’avons dit parce que nous voulons contenir le coût. Maintenant, nous allons voir ce que proposent les soumissionnaires.

Quelles garanties donnez-vous qu’il n’y aura pas de variations excessives des coûts?
Il y a eu des présentations faites par les deux soumissionnaires. Un comité technique va tout analyser.

 

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