L’homme d’affaires s’adonnera à des tâches de nettoyage et à des travaux manuels lors de son passage au Probation Hostel à Curepipe, pour purger sa sentence dans le cadre de l’affaire Roches-Noires. Il devra effectuer 90 heures de travaux d’intérêt général.
Rakesh Gooljaury devra effectuer des travaux d’intérêt général au Probation Hostel for Boys, à Curepipe, à partir du mercredi 25 mai. Il devra notamment s’adonner à des tâches de nettoyage et à d’autres travaux manuels le mercredi et le vendredi de 10 heures à midi. Il devra se rendre au Probation Office de Curepipe un vendredi par mois pour des counselling sessions. La première aura lieu le 27 mai. Il retournera en cour intermédiaire le 9 novembre 2016, après avoir effectué 90 heures de travaux d’intérêt général.
L’homme d’affaires et ancien partenaire de Nandanee Soornack avait plaidé coupable, le 11 avril 2016, à l’ouverture de son procès. Il était poursuivi sous une accusation de « effecting public mischief » en violation de l’article 298 du Code pénal. Il était défendu par les avocats Mes Jacques Panglose, Sanjeev Teeluckdharry et Rouben Mooroongapillay.
Il avait donné une fausse déposition à la police dans le sillage du cambriolage perpétré au bungalow de Navin Ramgoolam dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011. Rakesh Gooljaury avait notamment dit qu’il se trouvait au campement de l’ancien Premier ministre lorsque des voleurs y ont fait irruption, avant de changer sa version en 2015, après la débâcle de Navin Ramgoolam aux dernières législatives.
Il a donné d’autres dépositions à la police dans lesquelles il reconnaît avoir menti. Il avait précisé que c’est Navin Ramgoolam se trouvait au campement en compagnie de la femme d’affaires Nandanee Soornack au moment du cambriolage. Selon ses dires, il n’a fait que « pran sarz » à la demande de l’ancien Premier ministre.
Principal témoin
L’homme d’affaires a écopé, le 18 avril 2016, d’une peine de trois mois de prison. Cette sanction a toutefois été commuée en 90 heures de travaux d’intérêt général à la suite d’un rapport favorable soumis par une Probation Officer, le mercredi 4 mai 2016, en cour intermédiaire. Par ailleurs, Rakesh Gooljaury est le principal témoin dans le procès qu’intente le Directeur des poursuites publiques à l’ancien premier ministre Navin Ramgoolam et à deux anciens assistants commissaires de police, Rampersad Sooroojebally et Dev Jokhoo. Ces trois personnes sont accusées d’entente délictueuse. Le 2 mai 2016, ils ont plaidé non coupable à l’appel de leur procès devant la cour intermédiaire.Une ascension fulgurante
Il est certes issu d’un milieu modeste, mais son ascension dans le monde des affaires est fulgurante. Le rapport social sur Rakesh Gooljaury donne un aperçu des origines modestes de cet ancien ami de Navin Ramgoolam et de Nandanee Soornack, devenu aujourd’hui un homme d’affaires jonglant avec des centaines de millions de roupies. Son père était chauffeur et sa mère ouvrière. La famille Gooljaury habitait Saint-Pierre. D’ailleurs, la Probation Officer reconnaît que Rakesh Gooljaury a travaillé dur pour en arriver là. C’est un des éléments qu’elle a pris en considération dans la rédaction de son rapport. L’ex-épouse de Rakesh Gooljaury est âgée de 35 ans. Elle est d’ailleurs citée comme témoin dans le procès qu’intente le Directeur des poursuites publiques à Navin Ramgoolam, Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojebally dans le sillage de l’affaire Roches-Noires. Actuellement, l’homme d’affaires vit en concubinage avec une femme de 30 ans, qui est déjà mère d’un garçon de 7 ans. Quant à Rakesh Gooljaury, il est père d’une fille de 12 ans. Les bonnes manières de Rakesh Gooljaury ont également joué en sa faveur, car la Probation Officer note qu’il est « kind-hearted » et « well-cultured », tout en ajoutant que l’homme d’affaires regrette profondément ce qu’il a fait.Divergences
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L’un parle d’un imbroglio politico-judiciaire, alors que l’autre affirme qu’il ne faut pas faire d’amalgame. Ce sont les points de vue divergents exprimés par Mes Sanjeev Teeluckdharry et Rouben Moorongapillay, deux des avocats de Rakesh Gooljaury. Me Sanjeev Teeluckdharry estime « injuste » que son client ait été poursuivi.
« Rakesh Gooljaury a aidé la police en apportant plusieurs documents dans les affaires Dufry/Frydu et Bagatelle Dam. On pensait initialement qu’il allait bénéficier d’une immunité en devenant un témoin à charge. Il y a un imbroglio politico-judiciaire et je trouve regrettable que mon client ait été poursuivi dans cette affaire », a déclaré Me Sanjeev Teeluckdharry. Me Rouben Mooroongapillay prend cependant son confrère à contre-pied. Il n’est pas du même avis et ajoute que son client et lui sont sur la même longueur d’onde. « Il ne faut pas mêler la politique et l’aspect légal même si c’est une affaire qui a des ramifications politiques. Il ne faut pas faire d’amalgame. Il faut éviter les polémiques. »
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