Navin Ramgoolam nie toute implication dans la mort d’Anand Ramdhony. Ce dernier avait été retrouvé mort, le 30 juillet 2011, dans une cellule au poste de police de Rivière-du-Rempart. Dans deux de ses cinq dépositions, l’ex-PM réfute aussi l’accusation d’entente délictueuse logée contre lui.
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« Je nie toute implication dans la mort d’Anand Kumar Ramdhony. Le but de la réouverture de l’affaire Ramdhony est de la relier à l’incident qui s’est déroulé à mon campement à Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011. Anand Kumar Randhony était accusé d’avoir volé une montre Rolex. On voulait démontrer que j’étais mêlé à sa mort a la suite à de ce vol. Cette enquête est illégale et a été politiquement influencée», a affirmé Navin Ramgoolam, dans ses dépositions qu’il a lui-même rédigées.
La mort d’Anand Kumar Ramdhony avait fait grand bruit L’enquête judiciaire y relative avait confirmé qu’il s’agissait bien d’un cas de décès par pendaison et avait rejeté la thèse d’acte malveillant. Deux des cinq dépositions de Navin Ramgoolam ont été lues et produites le vendredi 22 juin 2018, en cour intermédiaire. C’est dans le procès intenté à l’ex-Premier ministre et les deux anciens hauts gradés de la police, Rampersad Sooroojbally et Dev Jokhoo.
Ils sont accusés d’avoir ourdi un complot pour que Rakesh Gooljaury consigne une fausse déposition à la police, après le vol perpétré au bungalow de l’ancien PM dans la nuit du 2 juillet 2011, à Roches-Noires. Ils plaident non coupables.
La séance de vendredi a été marquée par les témoignages de deux témoins, l’inspecteur Seebaruth et le chef inspecteur Gobarlen Goinden, tous deux affectés au Central Criminal Investigation Department.
Victime d’une vendetta
Me Gavin Glover a objecté à la production des trois autres dépositions de son client. Le Senior Counsel a soutenu que ces trois dépositions sont en violation de l’article 3 (b) des Judges Rules. La poursuite a résisté à cette motion. Les débats entourant cette motion ont été fixés au lundi 25 juin 2018.
Par ailleurs, Navin Ramgoolam maintient qu’il est victime d’une vendetta politique, car lors des législatives du décembre 2014, sir Anerood Jugnauth évoquait constamment la réouverture de l’affaire Ramdhony.
Navin Ramgoolam dit avoir choisi de rédiger sa déposition, car il n’avait pas confiance en ceux qui menaient cette enquête. D’autant que des informations personnelles le concernant avaient été dévoilées lors de cette enquête policière.
L’ancien Premier ministre a soutenu que l’enquête avait pour but de le rabaisser. Il évoque également que l’enquête était supervisée par le haut gradé Hemant Jangi qu’il dit être parenté à sir Anerood.
Le leader du Parti travailliste se dit surpris que Rakesh Gooljaury se soit rendu aux Casernes centrales un dimanche pour se rétracter et pour avancer qu’il a participé à un complot. Navin Ramgoolam a catégoriquement nié être impliqué dans quelque complot avec Rakesh Gooljaury ou toute autre personne dans le cadre de l’incident survenu dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 à son bungalow à Roches-Noires.
Par ailleurs, Me Mooloo Gujadhur, avocat de Dev Jokhoo, a contre-interrogé l’inspecteur Seebaruth par rapport à l'accusation retenue contre son client et à la détention de ce dernier. Il a également interrogé ce témoin sur les raisons pour lesquelles Dev Jokhoo avait été placé en détention, alors que Rakesh Gooljaury qui est un « self-confessed liar » a été autorisé à rentrer chez lui. L’inspecteur Seebaruth a répliqué que c'est le haut gradé Hemant Jangi qui est le mieux placé pour répondre à ces questions.
Les entrées dans le Diary Book de Brinks
Plusieurs irrégularités ont été relevées par la défense dans le Diary Book de Brinks qu'a produit l'inspecteur Seebaruth en cour. Ce livre contient les entrées faites par les préposés qui étaient en poste au campement de l'ancien Premier ministre à Roches-Noires, en juillet 2011. L’inspecteur Seebaruth a aussi produit l'entrée faite par un agent de sécurité, le jour du délit, soit le 3 juillet 2011.
Me Gavin Glover s’est dit surpris par deux entrées faites à 01h30 et 01h45. Elles ne portaient pas de signature comme le veut la procédure. Dans l’entrée consignée vers les 01h45, l’agent de sécurité a écrit qu’à 2h10 deux officiers sont venus et lui aurait donné «all the details ». Malheureusement, l’agent est décédé et ne pourra venir témoigner quant à la véracité de ses propos.
Les héritiers obtiennent Rs 1,8 M
La Cour suprême avait accordé, le 10 février 2017, des dommages de Rs 1,8 million aux héritiers d’Anand Kumar Ramdhony. Son épouse Rita Ramdhony et ses enfants avaient déposé une plainte en Cour suprême pour réclamer Rs 45 millions de dommages au CP. Toutefois, Rita Ramdhony meurt des suites d’un cancer du poumon en 2013. Six ans après le décès de leur père, les héritiers ont eu gain de cause.
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