Le Fundo Soberano de Angola (FSDEA) s’est tourné vers la Haute cour commerciale de l’Angleterre et du Pays de Galles, à Londres, pour interdire à l’homme d’affaires suisse Jean-Claude Bastos de Morais et différentes sociétés mauriciennes de disposer des placements de Rs 101 milliards en novembre 2013.
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Les Angolais ne veulent rien laisser au hasard. Trois semaines après avoir saisi la Financial Intelligence Unit (FIU) pour le gel des comptes en banque mauriciens du Suisse, le fonds souverain de l’Angola a obtenu, le vendredi 27 avril, un ordre de la Haute cour commerciale d’Angleterre et du Pays de Galles interdisant à celui-ci de disposer des 3 milliards de dollars, soit Rs 101 milliards, qui lui ont été confiés pour des investissements divers en novembre 2013.
L’ordre émis par le juge Phillips concerne également Jose Filomeno dos Santos, le fils de l’ex-président José Eduardo dos Santos. Il avait été placé par son père à la tête de la FDSEA et l’une de ses premières décisions avait été de confier trois des cinq milliards de dollars du fonds à son ami et ancien partenaire en affaires, Jean-Claude Bastos de Morais, pour des placements dans divers projets, dont les siens. 18 sociétés dirigées par l’homme d’affaires suisse et créées, entre autres à Maurice, sont aussi concernées par cet ordre.
Elles sont Quantum Global Investment Management AG, QG Investments Africa Management Ltd, QG Investments Ltd, Quantum Global Alternative Investments AG, Infrastructure Africa (GP) Ltd, Hotel Africa (GP) Ltd, Agriculture Africa (GP) Ltd, Healthcare Africa (GP) Ltd, Mezzanine Africa (GP) Ltd, Mining Africa (GP) Ltd, Timber Africa (GP) Ltd, QG African Infrastructure 1 LP, QG Africa Hotel LP, QG Africa Agriculture LP, QG Africa Healthcare LP, QG Africa Mezzanine LP, QG Africa Mining LP et QG Africa Timber LP.
Délai de 48 heures
L’ordre de la Haute cour commerciale d’Angleterre et du Pays de Galles indique que l’argent du FDSEA placé au sein de la Northern Trust Company, domiciliée à Londres, à travers l’Euroclear Bank, ne peut être sujet à des retraits d’un montant équivalent à 3 milliards de dollars. Jean-Claude Bastos de Morais, José Filomeno dos Santos et ces dix-huit sociétés ont obtenu un délai de 48 heures, ce vendredi, pour établir une liste de tous leurs biens à travers le monde, qui dépasse les 50 000 livres sterlings. Sans compter les détails de leurs comptes bancaires.
Ils ont également cinq jours ouvrables pour jurer un affidavit chacun quant à leurs biens, leurs placements, le montant des sommes payées à des tiers ou des intérêts bancaires perçus. Jean-Claude Bastos de Morais et José Filomeno dos Santos peuvent, cependant, effectuer des retraits de l’ordre de 5 000 livres sterlings par semaine pour leurs dépenses courantes et leurs frais légaux. Pour toute dépense, ils doivent écrire aux hommes de loi de la FDSEA deux jours à l’avance et leur révéler d’où provient l’argent.
L’ordre concerne aussi les biens des sociétés mauriciennes Baobab Holdings Ltd, Sun Ocean Holding Ltd, QGAI1 PCC, ainsi que Capoinvest Ltd, qui a été incorporée dans les îles Vierges britanniques. Celle-ci a des intérêts indirects au sein de Caioporto SA Angola, qui travaille sur un projet de port en eaux profondes à Caio, dans le province angolaise de Cabinda.
L’Angola va résilier le contrat de Quantum Global
Le Fundo Soberano de Angola (FDSEA), le Fonds souverain de l’Angola, va résilier le contrat le liant à la société du Suisse Jean-Claude Bastos de Morais, Quantum Global. Il indique, tel qu’annoncé la semaine dernière par Le Défi Plus, qu’il n’est pas satisfait de la manière dont ce groupe investi l’argent qui lui a été confié. Quantum Global a répliqué en insistant sur le fait que l’argent du FDSEA est audité selon les normes comptables. Il ajoute également que tout retrait des investissements serait préjudiciable pour le FDSEA, car certains projets sont en cours de développement et créateurs d’emploi en Angola dans le domaine agricole, forestier, immobilier et portuaire. Et Quantum Global de souligner qu’il compte trouver une solution « à l’amiable » avec Luanda quant à cette situation.
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