L’ancien directeur du bureau d’évaluation, Yodhun Bissessur, et le Lead Government Valuer Anerood Jeebodhun seront fixés sur leur sort dans l’affaire MedPoint le 26 juillet. Leurs avocats ont remis en question la crédibilité de Roshini Bissessur, principal témoin à charge.
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Le procès qu’intente l’Independent Commission against Corruption (Icac) à l’ancien directeur du bureau d’évaluation, Yodhun Bissessur, et le Lead Government Valuer, Anerood Jeebodhun, s’est achevé le jeudi 14 juin. Il s’est terminé avec le réquisitoire de l’avocat de la commission anticorruption, Me Atish Roopchand, suivi des plaidoiries des avocats de la défense, Mes Ajay Daby et Antoine Domingue, Senior Counsels. Les magistrates Wendy Rangan et Ida Dookhy-Rambarun prononceront le jugement le 26 juillet.
Yodhun Bissessur et Anerood Jeebodhun sont accusés d’abus dans l’exercice de leurs fonctions en marge de la seconde évaluation de la clinique MedPoint afin que le prix de cette propriété passe de Rs 75 millions à Rs 125 millions. Cela, dans le cadre de l’achat controversé de la clinique par l’État.
Dans son exposé, Me Atish Roopchand a soutenu que tous les éléments du délit ont été établis. Il a avancé que l’Icac devait établir que les deux prévenus ont agi en tant que fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions et que leurs agissements ont favorisé une tierce personne. Il a précisé que les prévenus travaillent pour le bureau d’évaluation, qui est sous l’égide du ministère des Finances.
Il a rappelé qu’il y a eu deux évaluations de la clinique. Le premier a chiffré le bâtiment et le terrain à Rs 75 millions. Le second a estimé la valeur de la propriété à Rs 125 millions. La raison, selon Me Atish Roopchand, était que le « propriétaire de la clinique, (NdlR : le Dr Krishan Malhotra) n’était pas satisfait de la valeur initiale attribuée à la propriété ».
Il a ajouté que c’est Yodhun Bissessur qui a donné les « directives claires » pour une deuxième évaluation de la clinique. Il a aussi soutenu que le bureau d’évaluation a eu recours aux services d’un Quantity Surveyor (QS) pour les besoins de la deuxième évaluation.
Me Ajay Daby, avocat de Yodhun Bissessur, a répondu que la commission anticorruption a « failli à faire les vérifications nécessaires ». L’avocat a demandé si le recours à un QS « était illégal ou immoral ». Pour lui, les enquêteurs « n’étaient pas qualifiés dans le domaine de l’évaluation pour pourvoir maîtriser le dossier ». Il a ajouté : « Quand j’ai demandé à l’enquêteur Charles Monneron s’il a lu le livre sur les méthodes d’évaluation, il a répondu non, disant qu’il le fera peut-être quand il sera à la retraite. »
Pour Me Ajay Daby, le délit imputé à son client relève de la « fiction ». Selon lui, la Cour devrait traiter avec beaucoup de prudence le témoignage de Roshini Bissessur, la directrice par intérim du bureau d’évaluation. Celle-ci est un témoin-clé du procès.
Me Antoine Domingue a affirmé « qu’aucune preuve n’a été versée au cours du procès pour établir les mesures illicites prises par son client, Anerood Jeebodhun, pour faire gonfler le prix de la clinique par Rs 50 millions ». Il a souligné que selon l’Icac, son client a obéi à une directive de son supérieur, Yodhun Bissessur, pour faire une deuxième évaluation de la clinique.
L’avocat a souligné qu’aucune preuve n’a été versée pour montrer qui sont les actionnaires de MedPoint qui ont été favorisés dans la transaction ou encore le lien avec son client et ces personnes. Il a remis en question l’approche de Roshini Bissessur pour faire la première évaluation de la clinique.
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