La Cour suprême a ordonné à l’ex-président de la Mauritius Ports Authority de fournir davantage de précisions dans ses ‘particulars’ à Jan Cornelis Haak dans le cadre du procès en diffamation qu’il a initié contre ce dernier dans l’affaire Boskalis. Il devra notamment s’expliquer sur des allégations d’irrégularités.
Siddick Chady réclame Rs 50 millions de dommages au Néerlandais Jan Cornelis Haak après que celui-ci ait cité son nom dans l’affaire Boskalis. Il a logé sa plainte, le 6 juin 2013. Il allègue que Jan Cornelis Haak avait, dans un premier temps, dit ne pas le connaître, lors de son interrogatoire au Novotel Hotel à Genève, Suisse, en avril 2012.
Toutefois, le représentant de la firme Boskalis International Bv serait revenu sur sa version et l’aurait impliqué dans une affaire de commission sur un contrat de dragage dans la rade de Port-Louis.
Siddick Chady soutient, dans sa plainte, que Jan Cornelis Haak a fait de fausses allégations contre lui en affirmant qu’il a touché des pots-de-vin sur un contrat de dragage que la Mauritius Ports Authority (MPA) a accordé à la firme Boskalis International Bv.
Immunité
L’ancien patron de la MPA estime que l’enquête menée par le Central Criminal Investigation Department dans le cadre de cette affaire contient des irrégularités. Il cite, entre autres choses, le lieu (en Suisse) où Jan Cornelis Haak a été appelé à donner sa version des faits ainsi que la garantie qu’il obtiendrait l’immunité. Siddick Chady dit avoir subi des dommages et préjudices qu’il évalue à Rs 50 millions et demande réparation auprès du Néerlandais Jan Cornelis Haak. Or Jan Cornelis Haak veut avoir plus de précisions concernant la plainte et a fait une demand of particulars à la Deputy Master and Registrar de la Cour suprême, Shameem Hamuth-Laulloo. Le Néerlandais a formulé 100 questions aux conseils légaux de Siddick Chady qui ont refusé de répondre à la plupart d’entre elles.« Fishing expedition »
La Deputy Master and Registrar a soutenu, dans son ruling, que certaines questions sont « trop vagues » ou « sans pertinence ». « The Defendant has also, by nature of some questions, embarked on a fishing expedition to open up a line of defence », affirme Shameen Hamuth-Lauloo. Celle-ci a toutefois conclu que certaines des questions méritent d’être répondues pour que Jan Cornelis Haak puisse avoir des réponses convenables. La Deputy Master and Registrar a ordonné, le mercredi 11 mai 2016, à Siddick Chady de répondre à quarante-quatre des questions formulées par Jan Cornelis Haak. L’ancien président de la MPA devra, notamment, fournir des précisions sur les préjudices qu’il a subis et sur les allégations de complot dont il fait état dans sa plainte. Siddick Chady fait, d’autre part, face à un procès en Cour intermédiaire en compagnie de l’ancien directeur de la MPA, Prakash Maunthrooa. Ils sont tous deux accusés de corruption et d’entente délictueuse dans l’allocation d’un contrat à la firme néerlandaise Boskalis International bv en 2006. Il s’agit d’un contrat pour des travaux de dragage dans le port, travaux estimés à Rs 439 millions. La firme hollandaise aurait accordé des pots-de-vin de Rs 3 millions à l’ancien patron du port. Les deux plaident non coupables. Le procès suit son cours en Cour intermédiaire.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !