Siddick Chady et Prakash Maunthrooa qui répondaient de corruption et de complicité respectivement ont été condamnés, le jeudi 21 novembre, à neuf mois de prison. C’est au terme de l’affaire Boskalis, un procès qui a duré plus de six ans. Les deux hommes sont en liberté conditionnelle, en attendant une décision concernant leur appel.
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L’ancien président de la Mauritius Ports Authority (MPA), Siddick Chady, répondait de six accusations de « public official using his office for gratification » en vertu de la Prevention of Corruption Act (PoCA). L’ex-directeur de la MPA, Prakash Maunthrooa, répondait, quant à lui, de trois accusations d’« aiding and abetting the author of a crime » en vertu du Code pénal et de la PoCA.
Les accusations avaient été portées à la suite de l’allocation d’un contrat à la firme néerlandaise Boskalis International en 2006 pour des travaux de dragage dans le port. Ceux-ci se montaient à environ Rs 439 millions. Les deux accusés avaient plaidé non coupable. Siddick Chady est défendu par Me Said Toorbuth, alors que Prakash Maunthrooa est représenté par Me Nadeem Aullybocus et Me Arun Bhinda. La poursuite est menée par Me Rashid Ahmine, Deputy Director of Public Prosecutions, assisté de« Me Jean Michel Ah Sen, Principal State Counsel.
Le 13 novembre, Siddick Chady a été jugé coupable d’une accusation de corruption, les cinq autres ont été rayées. Alors que Prakash Maunthrooa a été reconnu coupable d’une accusation de complicité, les deux autres ayant été rayées.
Le jugement a été prononcé par la magistrate Wendy Rangan. Le jeudi 21 novembre, ils ont été condamnés à neuf mois de prison. Ils ont fait d’appel et se sont chacun acquittés d’une caution de Rs 25 000. Ils sont de ce fait en liberté conditionnelle, en attendant une décision concernant leur appel.
Jugement
Dans son verdict, la magistrate Wendy Rangan dit avoir pris en compte les plaidoiries des avocats des diverses parties. La cour a aussi noté que les délits ont été commis en 2006 et que le procès a été logé en 2013. La magistrate a souligné que les preuves produites expliquent ce délai.
Notamment que les autorités mauriciennes se sont fiées aux autorités étrangères pour leur enquête et se sont finalement rendues à l’étranger pour récupérer des documents. La police a mené une enquête limitée. Elle fait observer que le temps qu’a pris le procès est dû aux multiples motions et objections de la défense.
La magistrate n’a pas manqué de souligner que Siddick Chady et Prakash Maunthrooa occupaient chacun un poste qui exigeait l’intégrité. Et qu’ils ont agi de manière malhonnête pour obtenir un avantage. « There cannot be any trivial act of corruption : every act of corruption is most reprehensible, even though the financial aspect may be minimal », a déclaré la magistrate.
Appel de Siddick Chady et Prakash Maunthrooa
Les hommes de loi de Siddick Chady et de Prakash Maunthrooa s’étaient préparés pour interjeter l’appel, en cas d’un verdict d’emprisonnement. Les formalités ont été enclenchées rapidement, en vue de contester la sentence de neuf mois de prison.
En effet, Prakash Maunthrooa, par le biais de son avoué Me Sunil Luchmun, a avancé trois points d’appel. Notamment que la magistrate a erré dans son jugement et que les preuves produites ne peuvent pas mener à un verdict de culpabilité à l’égard de Prakash Maunthrooa. Et aussi que la sentence de neuf mois de prison est disproportionnée.
D’autre part, Siddick Chady, à travers de son avoué Me Said Baichoo, a avancé douze points d’appel pour contester la peine de neuf mois de prison. Siddick Chady avance, entre autres, qu’il n’a pas bénéficié d’un procès équitable, car l’accusation formulée à son égard est ambiguë et ne relève pas de délit en droit. Et aussi que la magistrate a commis une erreur en s’appuyant sur la version de Gilbert Philippe. L’ex-président de la MPA fait aussi état qu’un ordre de travaux communautaires serait approprié, vu les circonstances de l’affaire. La conduite des enquêteurs et la nature entachée des documents recueillis par des officiers à Genève et à Dubaï ont aussi été abordées.
Prakash Maunthrooa : «Mo mintenir ki mo inosan»
L’ex-directeur de la MPA, Prakash Maunthrooa, maintient son innocence. En liberté conditionnelle, en attendant une décision, dans le sillage de l’appel interjeté devant la Cour suprême pour contester sa condamnation, il dit laisser la justice suivre son cours. Prakash Maunthrooa déclare que ces neuf mois de prison sont évidemment « harsh ». Il a fait état que « pandan kat an ti ena lanket dan likak, zame pa ti ena enn brin seve an se ki konsern mwa ».
Siddick Chady : «Santans la pa korek»
« Pou nou santans la pa korek », a déclaré l’ancien président de la MPA, Siddick Chady. Il a soutenu que « definitivman nou pe al gagne », en faisant référence à l’appel interjeté devant la Cour suprême. « Pa ti ena kays mem sa », a-t-il ajouté, à sa sortie de la salle d’audience. « Se enn abu lor enn individu, depi 2008 ziska 2019 », indique-t-il.
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