Husein Abdool Rahim a porté plainte contre l’Attorney General, mercredi 13 septembre, à l’Independent Commission against Corruption. Il est déterminé à mettre au jour l’affaire qui impliquerait Ravi Yerrigadoo.
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Après avoir juré un affidavit en Cour suprême le mardi 12 septembre, Husein Abdool Rahim a remis des documents aux enquêteurs de l’Independent Commission against Corruption (Icac). Il leur a demandé d’ouvrir une enquête. Il s’y est rendu en présence de ses hommes de loi, Mes Ashley Hurhangee et Yash Bhadain. Dans sa plainte, Husein Abdool Rahim a expliqué qu’il craignait « des répressions politiques, des représailles et des tentatives de fausses allégations à son encontre ».
Cette affaire plonge Ravi Yerrigadoo et le gouvernement dans une situation embarrassante. Après que plusieurs membres de l’opposition et que le leader du PTr, Navin Ramgoolam, ont réclamé sa démission, la situation est devenue plus embarrassante à la Government House.
L’affaire a éclaté après la circulation d’une lettre, portant l’en-tête du bureau et la signature de Ravi Yerrigadoo. Ce dernier est accusé d’être intervenu personnellement pour permettre à Husein Abdool Rahim de toucher ses gains auprès d’une société de paris en ligne à l’étranger. Husein Abdool Rahim fait l’objet de poursuites dans le cadre d’une affaire d’escroquerie. Un ordre d’interdiction de quitter le pays pèse aussi sur lui.
Dans sa plainte à l’Icac, Husein Abdool Rahim fait état des éléments avancés dans son affidavit. Il a confirmé que tous les éléments contenus dans l’affidavit juré en Cour étaient vrais. Pour soutenir ses propos, le parieur a remis une copie de son affidavit aux enquêteurs de l’Icac, leur demandant d’ouvrir une enquête.
Husein Abdool Rahim a ensuite quitté les locaux de l’Icac. Mais il devrait y retourner dans les jours à venir pour la suite de ses explications. Entre-temps, les enquêteurs de la commission anticorruption ont démarré l’enquête, en passant au crible la copie de l’affidavit juré par Husein Abdool Rahim. Ils étudieront ce document, qui comporte plus de 120 points.
Secousses au sommet de l’État : Ravi Yerrigadoo nie en bloc les allégations
L’ex-Attorney General soutient que les allégations faites par Husein Abdool Rahim contre lui, parlant d’une affaire de blanchiment d’argent dans un affidavit juré mardi, sont infondées. Il le dit dans deux mises en demeure qu’il a fait servir à La Sentinelle et au Mauricien.
Sur les documents mis en annexe de l’affidavit et que l’accusateur soutient être écrits par Ravi Yerrigadoo, celui-ci soutient : « Tous les manuscrits qui me sont attribués n’émanent pas de moi. » Il affirme que l’écriture n’est pas la sienne et qu’il n’a pas non plus « participé à la préparation de tels manuscrits de quelque manière que ce soit ». Tous les échanges WhatsApp qui ont été publiés dans la presse ne lui « appartiennent pas », selon lui. C’est du moins ce que Ravi Yerrigadoo affirme dans ses mises en demeure. Il n’aurait pas non plus été impliqué dans la procuration d’un certificat de caractère et d’un Variation Order contre Husein Abdool Rahim pour permettre à ce dernier de voyager.
L’ancien Attorney General indique également qu’il n’a jamais communiqué avec Bet365 UK ni n’a aidé d’une quelconque manière Husein Abdool Rahim à ouvrir un compte en banque « que ce soit à Maurice ou ailleurs ».
Sylvio Sundanum contre-attaque
Un de ceux accusés de blanchiment d’argent par Husein Abdool Rahim contre-attaque. Sylvio Sundanum s’est rendu, de son propre chef, après avoir pris rendez-vous au préalable, au Central Criminal Investigation Department (CCID), mercredi, pour y faire sa déposition et remettre un certain nombre de documents.
L’objectif, dit Sylvio Sundanum, c’est de prouver son innocence totale dans cette affaire qui a provoqué la démission de Ravi Yerrigadoo de son poste d’Attorney General mercredi. « Je leur ai remis des documents. L’affidavit que Husein a juré mardi est fabriqué. On peut dire ce qu’on veut dans un affidavit. » Ces documents seraient « accablants », selon lui. Husein Abdool Rahim est « un escroc » et il s’est fait escroquer par lui, à ses yeux.
Outre des documents, Sylvio Sundanum a apporté son téléphone portable sur lequel figurerait un certain nombre de messages échangés entre le « dénonciateur » et lui. « J’ai apporté mon cellulaire à la Cybercrime Unit du CCID pour qu’elle puisse prendre connaissance des messages qu’il contient. »
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