Éric Guimbeau avait porté plainte pour négligence médicale, après le décès de son père, Maxime Henri Patrick Guimbeau, le 20 mars 2004. Vingt ans après, la joute juridique entre la famille Guimbeau et C-Care (Mauritius) Ltd s’est soldée par un accord devant la Cour suprême. Éric Guimbeau explique que son action avait pour objectif d’éviter que d’autres personnes fassent les frais de la négligence médicale. Cette affaire avait fait l’objet de questions parlementaires en 2005 alors qu’il était député.
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Selon la plainte de la famille Guimbeau, Maxime Henri Patrick Guimbeau, 74 ans, avait été mis en observation à la Clinique Darné, à Curepipe, le 17 mars 2004, en vue d’une intervention chirurgicale. Le 20 mars 2004, après l’opération, il aurait commencé à s’agiter. Les infirmiers qui étaient présents n’avaient pas fait appel au médecin. Mais ils avaient informé l’anesthésiste.
À 23 heures, l’état de Maxime Henri Patrick Guimbeau s’était détérioré et le médecin n’aurait pas été informé. Trente minutes plus tard, le patient commença à haleter et le médecin n’aurait toujours pas été alerté. Celui-ci est arrivé à la clinique à 00 h 15 et il a constaté que son patient était décédé. Maxime Henri Patrick Guimbeau avait succombé à une insuffisance respiratoire aigüe.
Pour le fils du défunt, Éric Guimbeau, c’est inacceptable. « On a fait confiance à la clinique. On a payé pour un service et on s’attendait à ce qu’il soit professionnel avec des gens qualifiés. Ce qui n’a pas été le cas », explique-t-il.
Le 4 juin 2004, Éric Guimbeau avait demandé au ministère de la Santé d’initier une enquête sur le décès de son père. Dans une correspondance, en date du 7 avril 2005, le ministère a informé l’avoué de la famille Guimbeau qu’il y avait un manque de personnel et un « inadequately qualified nursing staff » quand Maxime Henri Patrick Guimbeau était au plus mal.
« Tout ce qu’on demande, c’est de nous donner un service de qualité. Qu’ils prennent leurs responsabilités, afin d’éviter qu’il y ait d’autres cas de négligence médicale », déclare Éric Guimbeau. D’où l’action des héritiers de feu Maxime Henri Patrick Guimbeau devant la Cour suprême. Ils avaient réclamé Rs 20 millions à C-Care (Mauritius) Ltd.
En 2005, Éric Guimbeau, qui était député, avait demandé des explications au ministre de la Santé d’alors, Ashok Jugnauth. Ce dernier avait indiqué qu’il semblerait qu’il n’y avait personne pour coordonner le traitement postopératoire de Maxime Henri Patrick Guimbeau. Selon les conclusions d’une enquête du ministère, ce dernier n’avait pas été correctement suivi par le personnel infirmier présent. Le ministre avait confié le cas au Medical Council pour une enquête sur un « alleged medical mismanagement ».
Éric Guimbeau se dit chanceux d’avoir pu porter cette affaire à l’Assemblée nationale. « Heureusement que j’étais parlementaire à cette époque et que j’ai pu poser des questions. Qu’advient-il aux autres personnes qui perdent leur proche à la suite d’une négligence médicale ? », fait-il observer.
Le 5 février 2024, les héritiers de Maxime Henri Patrick Guimbeau et C-Care (Mauritius) Ltd sont parvenus à un accord à l’amiable. Pour Éric Guimbeau, « ce sont les faits qui parlent. Ce n’était pas une question d’argent, mais une question de principe. Mo pa pou kapav ress trankil lor la. Après 20 ans, ils ont réalisé qu’ils étaient coincés », dit-il,
C-Care maintient son engagement sur la qualité de ses services
Dans une déclaration au Défi Quotidien, le porte-parole de l’institution de santé, de Curepipe devait soutenir que « Par ordre de la cour, et en accord avec toutes les parties impliquées, C-Care Darné n’est malheureusement pas en droit de s’exprimer sur cette affaire. Cela, bien que nous comprenons l’émotion de la famille depuis le décès de ce proche en 2004.C-Care reste fortement engagée dans sa démarche qualité pour servir ses patients ».
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