La fréquence des accidents de la route, notamment ceux entraînant la perte de vies humaines, est alarmante. Depuis le début de l’année, 99 personnes ont perdu la vie sur nos routes. Les survivants, quant à eux, en ressortent souvent avec des séquelles à vie. Peut-on endiguer ce phénomène ? Par quels moyens ? Tour d’horizon
Ils s’appelaient Aniska Pierre et son fils Leon, un an, Damien Bucktowar, Pravesh Dulloo, Nuvin Raghoobeer, Yoan Andy L’Éveillé… Six décès de plus, six décès de trop, ont été enregistrés sur nos routes depuis dimanche dernier. Portant à 99 le nombre de personnes ayant perdu la vie sur nos routes depuis le début de l’année.
D’autres victimes d’accidents ont eu plus de « chance », à l’instar de Didier Lafoude. Victime d’un accident de moto le 4 juillet 2021, alors qu’il était âgé de 28 ans, il s’en est sorti. Mais aujourd’hui cet habitant de Résidence La Cure est grandement diminué physiquement. D’ailleurs, il touche désormais une pension d’invalidité.
« J’étais à moto, je me dirigeais vers Terre-Rouge et en négociant un virage, un véhicule a quitté sa voie en doublant un autre véhicule et m’a percuté de plein fouet », raconte ce père de deux enfants. Le conducteur s’est enfui, le laissant sur place.
Au moment de l’impact, il perd connaissance. Chris Didier Angel Lafoude se réveillera à l’hôpital. Il passera un mois à l’unité des soins intensifs. Il s’en sort avec une épaule déboîtée, une jambe ainsi qu’un tibia écrasé et il a dû subir deux interventions. « J’en ai gardé des séquelles. »
En raison de son état de santé, ce superviseur dans une entreprise est forcé de prendre sa retraite anticipée. Il exerçait également comme photographe à temps partiel, une activité qu’il a aussi dû abandonner. « Je me suis retrouvé sans emploi avec deux enfants à ma charge », souligne le trentenaire. Aujourd’hui, il se débrouille avec sa pension d’invalidité, ainsi qu’avec le montant que lui a versé le Hit-and-Run Sub Fund de l’Insurance Industry Compensation Fund. « Même si la somme obtenue ne me rendra pas ma santé, elle me sera néanmoins d’une grande aide », dit le père de famille.
S.L. a, lui, été grièvement blessé au niveau de l’arcade sourcilière, des côtes, du bras et de la jambe gauche après un grave accident survenu à Tamarin en février dernier, lorsque deux voitures et un 2x4 sont entrés en collision. Le conducteur de la voiture dans laquelle se trouvait S.L. n’a pas survécu.
Ce dernier a passé un peu plus d’un mois à l’hôpital et a subi deux interventions chirurgicales majeures au niveau de la hanche et du bras. Plusieurs mois après, il se remet graduellement. Mais il est marqué à jamais par cet accident. « Outre mes sessions de physiothérapie, je dois prendre beaucoup de précautions en raison de mon état physique. On m’a déconseillé de faire de grands efforts pour le moment. » Aujourd’hui, poursuit-il, c’est avec beaucoup de prudence qu’il prend le volant.
« Les séquelles, physiques et émotionnelles, continuent de hanter les victimes d’accidents de la route bien après l’événement initial », soutient Marianne Sarah-Vieillesse, présidente de l’Association Sarah. Elle est elle-même une survivante d’un accident dans lequel son frère a perdu la vie. Et elle s’est engagée pour les victimes et les familles touchées par les accidents de la route.
Les répercussions d’un accident de la route sont à plusieurs niveaux. « Les séquelles sont à vie. Cela fait cinq ans depuis mon accident. Mais je le revis chaque année à l’approche de la date fatidique. Cela nous hante en tant que victimes… »
Et ce n’est pas tout. Marianne Sarah-Vieillesse qui travaillait dans le secteur touristique n’a pu reprendre le chemin du travail après son accident. « J’ai subi diverses blessures, dont à la tête. » Un traumatisme pour lequel elle continue de suivre un traitement. « J’ai la chance d’avoir un bon traitement à l’hôpital. Toutefois, il y a des médicaments que je dois acheter dans le privé et je dois aussi consulter des médecins. Un médicament pour la tête peut me coûter entre Rs 1 500 et Rs 2 000. Une visite privée chez le médecin, Rs 1 000 à monter. Un MRI me coûte Rs 5 000 », explique-t-elle, en ajoutant que ce n’est pas évident pour ceux qui se retrouvent dans emploi après leur accident.
L’Association Sarah offre un soutien aux victimes pour leur permettre « de se rétablir et de guérir à leur propre rythme. Cela inclut des séances de dialogue, accompagnées de professionnels comme des psychologues ».
Cependant, l’impact des accidents de la route s’étend au-delà des victimes immédiates, souligne Marianne Sarah-Vieillesse. Car fait-elle comprendre, quand on perd un membre de la famille, on perd une racine familiale. « Des fois, des familles se brisent. Il y a des accusations, surtout si le conducteur qui est responsable a survécu, mais que les autres passagers ont péri ou subi de graves blessures. Il y a la culpabilité qui anime la personne responsable. Cela l’affecte psychologiquement. »
De plus, ajoute-t-elle, les aspects économiques et psychologiques sont inextricablement liés. « Les victimes perdent souvent leur emploi à la suite d’accidents graves, entraînant une détresse financière. Les victimes collatérales, les familles touchées par les décès ou les blessures, souffrent également de conséquences émotionnelles et économiques durables, surtout quand c’est le gagne-pain de la famille qui est concerné. »
Les facteurs de risque qui influencent la conduite
« La conduite est une activité comme une autre. » Le foot, par exemple. Sauf que « l’échec n’a pas les mêmes conséquences graves que dans la conduite », où il s’agit d’un véritable enjeu de vie ou de mort, fait ressortir Alain Jeannot, président de Prévention Routière Avant Tout (PRAT).
« Contrairement à nos aptitudes naturelles comme la marche ou la course, conduire nécessite une intelligence développée pour créer et utiliser des véhicules. Cette capacité distingue l’humanité du règne animal, où de telles compétences ne sont pas observées », souligne-t-il.
Cette intelligence doit être canalisée par des repères et des balises, tant pour nous-mêmes que pour les autres, ajoute Alain Jeannot. « Ces repères deviennent essentiels pour prendre des décisions judicieuses dans divers aspects de la conduite, en tenant compte de notre environnement. » D’ailleurs, fait-il comprendre, « chaque aspect de notre environnement, qu’il s’agisse du stress, de l’organisation de la journée ou du respect des limites de vitesse, a un impact sur la sécurité ». Par conséquent, divers facteurs peuvent influencer le comportement au volant. En voici quelques-uns :
Conduite sous influence (alcool, drogues, médicaments)
L’alcool et les drogues altèrent les capacités de conduite, réduisant la coordination, la perception et le jugement du conducteur.
Une confiance excessive
Une trop grande confiance en ses compétences de conduite peut conduire à des comportements risqués, tels que la vitesse excessive, le non-respect des règles de circulation et la prise de risques inutiles. « Cette confiance excessive peut être attribuée à un conditionnement social où la vitesse est glorifiée et mise en avant, des exemples tels que la franchise cinématographique ‘Fast and Furious’. Malheureusement, cette glorification a conduit à une perte tragique de vies, surtout parmi les jeunes, en raison de comportements imprudents et excessivement rapides », déplore Alain Jeannot. Pour lui, « la priorité absolue devrait toujours être la protection de la vie humaine ».
La recherche de sensations fortes
Barlen Munusami, expert en sécurité routière, évoque, de son côté, la recherche de sensations fortes. « L’impulsion d’accélérer, de dépasser les limites ou d’adopter une conduite agressive est un facteur bien ancré », observe-t-il. « Les excès de zèle, les démonstrations et le mimétisme des comportements d’autres conducteurs peuvent aboutir à des accidents », prévient-il.
L’erreur humaine
« L’erreur humaine demeure un facteur clé des accidents de la route. L’indiscipline, qu’il s’agisse du non-respect des marquages routiers, des panneaux ou du code de la route, est un grave problème », affirme Barlen Munusami. Il note également le fait que les conducteurs ont tendance à manier le volant par habitude plutôt que par observation, « négligeant ainsi les dangers potentiels ».
L’erreur humaine peut également être causée par la fatigue, dit-il. La fatigue peut réduire la vigilance, la concentration et les temps de réaction des conducteurs, augmentant ainsi les risques d’accidents. Selon lui, cela concerne surtout les vans (15 places) transportant des employés d’hôtels et autres. Il cite l’exemple de trois cas où dans le passé des personnes voyageant dans des vans ont trouvé la mort, notamment à Nouvelle-France, St-Julien et Beau-Champs.
Les émotions
Les émotions comme la colère, la frustration, le stress et l’anxiété peuvent affecter le comportement au volant. Des émotions négatives non gérées peuvent augmenter le risque d’agressivité routière et de conduite imprudente.
Défaut mécanique
Des problèmes mécaniques tels que des freins défectueux, des pneus usés ou des problèmes de direction peuvent entraîner des accidents. Toutefois, selon Barlen Munusami, cela concerne uniquement 2 % des accidents.
Non-utilisation des dispositifs de sécurité
Ne pas attacher sa ceinture de sécurité, ne pas utiliser de siège auto pour les enfants ou ne pas porter de casque à moto peuvent aggraver les conséquences d’un accident, dit Barlen Munusami. « Pour les casques à moto par exemple, les personnes achètent ce qui est bon marché afin de ne pas s’exposer à une contravention. Toutefois, c’est au détriment de la sécurité », s’indigne-t-il.
Parmi les autres facteurs de risque d’accidents, on peut citer la distraction au volant (utilisation du téléphone portable, consommation de nourriture, etc.), le comportement des passagers susceptibles de distraire le conducteur ou d’encourager des comportements à risque, le niveau d’expérience de conduite, les conditions météorologiques, ainsi que des infrastructures routières inadéquates comme des routes en mauvais état, un éclairage défectueux et des panneaux de signalisation manquants ou incorrects.
Apprendre à conduire avec un simulateur ?
Alors que l’examen de conduite est surtout « exam-oriented », ne serait-il pas temps d’utiliser des simulations pour mettre les aspirants conducteurs en situation réelle et évaluer leurs réflexes ? Selon Manoj Rajcoomar, secrétaire de l’Association des moniteurs d’auto-école, la mise en place de simulateurs de conduite ne serait pas nécessairement une entreprise coûteuse mais plutôt un investissement.
« Il existe déjà des simulateurs disponibles à des prix raisonnables, variant entre environ Rs 150 000 et Rs 200 000. Cette technologie permettrait aux conducteurs en formation de s’exercer et de se mettre à l’épreuve dans une variété de situations, allant des fortes pluies aux rafales de vent soudaines. Ces simulations offrent une expérience d’entraînement qui ne peut pas être reproduite sur la route, tout en fournissant une approche plus sécurisée et contrôlée », explique-t-il. Il suggère que ces simulateurs pourraient être installés dans des centres communautaires, par exemple.
Prolifération d’auto-écoles illégales
« De nombreux élèves sont insuffisamment préparés par des moniteurs non professionnels, ce qui engendre l’acquisition de mauvaises habitudes de conduite et des comportements illégaux. La problématique des moniteurs non qualifiés et illégaux doit être traitée avec sérieux, car cela compromet la sécurité routière », souligne Manoj Rajkoomar.
Barlen Munusami, expert en sécurité routière, partage cette opinion. « Nous constatons un manque de moniteurs qualifiés. La prolifération d’auto-écoles illégales nuit davantage à la qualité de la formation. Cette situation devient même une entreprise lucrative », déplore-t-il.
Il souligne également que 45 candidats moniteurs ont achevé leurs cours et examens pour obtenir leur licence d’enseignement de la conduite depuis 2021. Cependant, deux ans plus tard, ils n’ont toujours pas obtenu leur accréditation.
Les véhicules en mode prévention
Quelles sont les avancées en termes de sécurité des nouveaux modèles de véhicules ? Selon Mrinal Teeluck, secrétaire général de la Motor Vehicle Dealers Association (MVDA), il y a une forte orientation vers la sécurité des passagers et la protection des piétons.
« Les véhicules mettent désormais l’accent sur la sécurité des occupants. Par exemple, les pare-chocs avant, conformes aux normes légales, sont conçus pour réduire les risques pour les piétons en cas de collisions. Placés en-dessous ou au-dessus du niveau des genoux, ils minimisent les dommages potentiels et réduisent les blessures graves en cas d’accident », explique-t-il.
Mrinal Teeluck souligne également l’intégration généralisée de capteurs à l’avant et à l’arrière des véhicules, une avancée majeure. « Ces capteurs jouent un rôle crucial en détectant les piétons et les obstacles imprévus. Ils émettent des signaux d’alerte sonores et peuvent même, dans certains cas, déclencher automatiquement les freins pour éviter les collisions. »
Cette évolution technologique ne se limite pas à la sécurité des piétons, elle englobe également la protection des passagers. « Les matériaux innovants, comme le plastique renforcé dans la carrosserie, visent à minimiser les blessures en cas d’accident. Les airbags et les panneaux de tableau de bord conçus pour absorber les chocs sont désormais des caractéristiques standard, réduisant les risques pour les occupants du véhicule », ajoute Mrinal Teeluck.
Bien que ces avancées aient émergé il y a près d’une décennie, principalement dans les véhicules de luxe, elles sont désormais étendues à tous les véhicules circulant sur nos routes.
L’école prend le volant
Le ministre du Transport terrestre, Alan Ganoo, a annoncé, l’année dernière, l’introduction de la « Road Safety Education » comme matière à l’école primaire à la rentrée scolaire de 2023. 800 enseignants ont déjà été formés en ce sens. A ce jour, la sécurité routière n’a pas été formalisée comme une matière à part entière, dit Vishal Baujeet, président de la Government Teachers’ Union.
Cependant, même en l’absence de cette officialisation, les notions de sécurité routière sont déjà intégrées dans le programme d’études primaire. Des bases telles que les signaux de circulation et les concepts de sécurité, tels que le passage piéton et la signalisation, sont enseignées en classe, explique-t-il.
De plus, de nombreuses écoles organisent des sessions de sensibilisation à la sécurité routière, dirigées par les enseignants et les responsables scolaires ou leurs assistants, principalement le matin. Ces sessions visent à sensibiliser les élèves à leur propre sécurité sur les routes et à l’importance du respect du code de la route. Des éléments liés à la sécurité routière sont également intégrés dans les cours d’anglais et de français, par exemple.
Les écoles collaborent avec les départements de police pour des démonstrations sur la marche en toute sécurité et les précautions à prendre lors de l’utilisation de vélos. Cette éducation est continue et régulière, souligne-t-il.
Vishal Baujeet partage une anecdote au sujet d’un enfant qui a fait preuve de conscience routière en lui indiquant de s’arrêter à un feu rouge. « Ce type d’histoire met en évidence les résultats positifs de ces efforts de sensibilisation. »
Ce qu’ils proposent pour freiner l’hécatombe
Barlen Munusami : «Une réintroduction du permis à points est plus que nécessaire»
L’expert en sécurité routière, Barlen Munusami, observe que la réintroduction du permis à points ne correspond pas aux intérêts actuels du gouvernement. Or, « tous les pays qui ont progressé dans le domaine de la sécurité routière ont mis en place le système de permis à points ». Et s’il concède que ce système « présentait quelques imperfections », il estime qu’il fallait tout simplement les corriger. « La réintroduction du permis à points est plus que nécessaire, car le ‘cumulative road traffic offence’, qui reste méconnu de nombreux conducteurs, ne produit pas les résultats escomptés. »
Que pense-t-il du système de péage, tel qu’envisagé à une certaine époque ? « Cela serait politiquement suicidaire. Il ne pourrait être mis en place qu’à Port-Louis. Notre réseau routier ne serait pas en mesure de supporter un tel système à l’échelle nationale », explique Barlen Munusami.
Nando Bodha : « Il faut de la volonté politique »
L’ancien ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, affirme qu’il est impératif d’adopter une « volonté radicale pour faire de la sécurité routière une priorité nationale ». Selon lui, cette volonté politique et concrète doit émaner du bureau du Premier ministre. Les initiatives déjà lancées, comme la formation technique des conducteurs et la création d’écoles de moto, ainsi que les recommandations unanimes des experts ayant visité Maurice, convergent vers un constat : de trop nombreux jeunes perdent la vie sur nos routes.
Nando Bodha rappelle avoir introduit le concept d’écoles de moto, une initiative qu’il juge essentielle. « Nul individu ne devrait monter sur une motocyclette à deux roues de 8 centimètres sans une formation préalable. Une formation obligatoire est nécessaire. De même, une formation pour les conducteurs de poids lourds est impérative. En 2023, un suivi rigoureux en termes de techniques, de communication et d’éducation est indispensable. La sécurité routière et les écoles de moto ne devraient pas être discutées uniquement en réaction aux accidents. Une volonté politique au plus haut niveau, au Bureau du Premier ministre, est requise pour garantir que la police et les experts disposent de tous les moyens nécessaires. »
Anil Bachoo : « Crucial de revoir considérablement les amendes »
« Le constat quotidien des accidents routiers est profondément préoccupant », déclare Anil Bachoo, ancien ministre des Infrastructures publiques. Il rappelle les divers projets entrepris durant la période travailliste. « Le permis à points, bien que controversé à son lancement, était destiné à être progressivement révisé. En complément, les radars de contrôle de vitesse, répartis à travers le pays, se sont avérés un moyen dissuasif efficace pour les contrevenants. Le gouvernement de l’époque envisageait également la création d’un centre de formation pour les conducteurs dans la région d’Ébène. L’emplacement avait été déterminé et les travaux étaient sur le point de débuter », précise-t-il.
Il affirme qu’au cours de son mandat, des mesures en matière de sécurité routière étaient prises de manière soutenue. Anil Bachoo est convaincu de la nécessité d’introduire des mesures dissuasives pour encourager les automobilistes et les motocyclistes à respecter le code de la route. Il recommande la réintroduction des « speed cameras », qu’il considère comme l’une des mesures les plus efficaces.
« Le gouvernement doit légiférer avec fermeté à l’égard de ceux qui enfreignent la loi. Il est crucial de revoir considérablement les amendes. »
L’ancien ministre en appelle au gouvernement.
« La création d’un High Powered Committee chargé d’analyser la situation et de proposer des mesures
s’impose. » Il suggère également la mise en place d’une unité spéciale travaillant exclusivement en soirée.
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