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Accident vasculaire cérébral : la kinésithérapie pour retrouver l’autonomie

Il y a un rajeunissement des cas d’accident vasculaire cérébral. La kinésithérapie est importante pour aider le patient à retrouver son autonomie. Le point avec Desyrani Rampertab et Ajegee Coothoopermal de l’Association of physiotherapists.

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En cas d’accident vasculaire cérébral (AVC), la prise en charge est importante. Mais même en cas de traitement rapide, la moitié du corps peut rester paralysé. C’est là qu’interviennent les kinésithérapeutes qui au moyen de diverses sessions d’exercices assidus, aident le patient à retrouver son indépendance.

Même si cette autonomie n’est pas complète, le patient pourra néanmoins reprendre certaines de ses activités, explique Desyrani Rampertab présidente de l’Association of Physiotherapists (AP).

Selon elle, les cas d’AVC sont communs à Maurice. Grâce au travail des kinésithérapeutes, les patients reprennent goût à la vie, alors que bien souvent c’est le découragement après un tel problème de santé.

Desyrani Rampertab explique qu’à travers l’accompagnement personnalisé, nombreux sont ceux qui parviennent à quitter leur fauteuil roulant et à remarcher. Ce qui est une grande source de satisfaction, fait ressortir Ajegee Coothoopermal, la Program Organiser de l’AP.

Elles expliquent aussi que le travail du kinésithérapeute est assez mal connu à Maurice et ne se limite pas uniquement à quelques sessions de massage. Il y a une grande part de rééducation et de réhabilitation des patients et le kinésithérapeute opère dans plusieurs domaines de la santé allant de l’orthopédie à neurologie.

Il y a une part de psychologie, car il s’agit aussi de redonner confiance au patient, afin qu’il accepte de se faire aider et de se soumettre aux diverses sessions d’exercices qu’il aura à faire pour retrouver sa santé.

Ce métier touche toutes les branches de la santé, car, après une intervention, le soutien d’un kinésithérapeute pour réhabiliter la personne est utile. Cela concerne aussi ceux qui ont fait une opération cardiaque.

« Nous leur enseignons des méthodes de respiration, afin qu’ils récupèrent plus vite, mais aussi pour prévenir les contractions, par la suite. Après avoir été alité pendant un certain temps, le risque d’avoir des escarres n’est pas à écarter », indique Desyrani Rampertab. L’intervention du kinésithérapeute permet aussi d’éviter d’autres complications de santé.

Selon elles, certaines personnes ne réalisent même pas le rôle du kinésithérapeute. Tout ce qu’ils savent c’est qu’une personne est venue les voir pour quelques petits exercices, mais ne savent pas qu’il s’agit d’un kinésithérapeute et que ces exercices sont importants.

Avant les sessions d’exercices, il y a un travail préliminaire avec l’évaluation de l’état de santé du patient. C’est ce qui va permettre de personnaliser un plan de travail pour les sessions de rééducation et de réhabilitation.

« En cas d’un AVC c’est la moitié du corps qui est paralysé, car son cerveau a oublié cette partie et ne reconnaît que l’autre moitié », explique Desyrani Rampertab. Ainsi, le travail d’évaluation permet d’identifier les forces et les faiblesses du patient et ce qui peut être fait pour l’aider à faire fonctionner ses membres. Cela se fait par étape avec des exercices passifs (avec l’intervention du kinésithérapeute) et actifs (avec les efforts du patient pour faire bouger ses membres).

Selon nos intervenantes, il y a un rajeunissement de cas d’AVC. De 60 ans il y a quelques années, des cas parmi les trentenaires ont aussi été enregistrés. En cause, le mode de vie sédentaire et l’absence de pratique d’une activité physique régulière. À travers la kinésithérapie, le patient peut retrouver son indépendance et tout est mis en œuvre, afin qu’il puisse être de nouveau fonctionnel. Ce qui peut être un travail de longue haleine.

« Il arrive souvent que des patients aient le moral assez bas ou soient découragés », ajoute Desyrani Rampertab. Ainsi le rôle du kinésithérapeute est aussi de les encourager et de les motiver pour faire ces exercices.

« Il nous faut rebâtir l’estime de soi qu’ils ont peut-être perdue. Nous devons faire cela, afin qu’ils acceptent de nous faire confiance et suivent nos instructions sans se décourager », fait-elle observer. Si un patient est déterminé, la moitié du travail est accompli, car la personne a la volonté de guérir. 


Le 8 septembre c’était la Journée mondiale de la kinésithérapie. L’Association of Physiotherapists veut aller à la rencontre des jeunes pour leur expliquer l’importance de la pratique d’une activité physique. Elle veut aussi souligner les risques qu’ils encourent s’ils font de la musculation sans une bonne préparation avec des étirements des muscles au préalable.  Malheureusement il a été noté que de nombreux adeptes de la musculation se présentent dans les centres de santé avec des douleurs aux épaules et aux lombaires à la suite d’une mauvaise préparation et d’un manque d’échauffement et d’étirement. L’association souhaite ainsi leur expliquer comment éviter de se froisser les muscles. Cette campagne sera faite en collaboration avec le Mauritius Institute of Education. Le thème de cette campagne, choisi par la World Confederation for Physical Therapy, est : Physical activity in life.


L’Association of Physiotherapists (AP), regroupe les kinésithérapeutes de Maurice. Elle compte actuellement 45 membres du service public et du privé. L’un des objectifs de l’AP c’est de mieux faire connaître ce corps de métier, car trop de personnes associent la profession uniquement au massage. L’AP vise aussi à souligner les bienfaits de la kinésithérapie et comment cela peut aider une personne à améliorer sa qualité de vie, réintégrer la société et être de nouveau autonome. L’AP va entamer au début du mois de novembre une campagne nationale de sensibilisation auprès des personnes âgées sous le thème : Promoting rehabilitation of major non communicable diseases among elderly in Mauritius. Les membres de l’association vont ainsi sillonner l’île pour aller à la rencontre des personnes du troisième âge pour parler des maladies non transmissibles et comment la kinésithérapie peut les aider lors de leur traitement et de leur réhabilitation. L’Association espère toucher au moins 600 personnes.

Les kinésithérapeutes ont un grand rôle à jouer dans le recouvrement de la santé des patients dans divers domaines : orthopédie, post-chirurgicale, postnatale, neurologique, cardio-respiratoire, gériatrie, pédiatrie, etc. Différents modes de traitements sont utilisés tels les exercices pour le renforcement, la souplesse, la coordination et l’équilibre ; l’entraînement pour la marche ; la stimulation neuromotrice et sensorielle ; le massage thérapeutique des spasmes musculaires. Il y a aussi l’utilisation de l’électrothérapie (ultrason, laser, stimulations électriques, diathermie à ondes courtes, stimulation transcutanée) ; thermothérapie (chaleur) ou cryothérapie (froid) ; hydrothérapie (thérapie en piscine).

Prévention

Mieux vaut prévenir que guérir, dit l’adage. Ainsi afin d’éviter les désagréments que peuvent causer les douleurs musculaires, etc., adopter la bonne posture est important. Il n’est pas recommandé de garder la même posture pendant trop longtemps. De courtes pauses régulières de cinq minutes sont importantes, afin de soulager les muscles et la colonne vertébrale. Il est possible de simplement marcher pendant quelques minutes ou de s’adosser contre un mur pendant cinq minutes.

 

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