Cet habitant de Pailles (36 ans) a été heurté de plein fouet par un van, lundi, sur la nationale à Camp-Chapelon, à Pailles alors qu’il traversait l’autoroute. Il laisse derrière lui sept enfants, âgés entre 4 et 16 ans et une compagne enceinte.
Le temps s’est arrêté chez la famille Chiffonne, à Pailles. Tony Kersley Chiffonne traversait la route nationale à Camp-Chapelon, quand il a été renversé par une fourgonnette conduite par un Quatrebornais de 58 ans. Alors que celle-ci freinait, une voiture l’a percuté à l’arrière. Le piéton Chiffonne est tué sur le coup. Le corps sans vie a été transporté à la morgue de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. La victime est morte d’une fracture et d’une dislocation des vertèbres cervicales, selon le rapport post-mortem.
Les deux chauffeurs ont été conduits au poste de police de Pailles. Ils ont subi un alcootest qui s’est révélé négatif. Le Quatrebornais a comparu devant le tribunal de Port-Louis, où il a été inculpé d’homicide involontaire. Il a été libéré après avoir fourni une caution. Le chauffeur de la voiture, lui, a été autorisé à rentrer chez lui après son interrogatoire. L’enquête menée par l’inspecteur Seeballuck est supervisée par l’assistant surintendant de police (ASP) Oomeer.
Des enfants bouleversés et inconsolables
Les proches de Tony Chiffonne sont anéantis. Sa veuve Cindy (27 ans) est incapable de contenir ses larmes. Elle refuse de croire que son compagnon a quitté tragiquement ce monde. Ses proches tentent de la consoler. « Kersley et moi avons quatre enfants, trois garçons et une fille entre 4 et 9 ans. Il avait trois enfants de son ex-compagne, ils sont âgés de 11 à 16 ans. Les enfants sont bouleversés et inconsolables. C’est très difficile pour nous. Lundi, Kersley était sorti pour rencontrer son neveu quand l’accident s’est produit. »
Cindy souligne que son compagnon souffrait de schizophrénie depuis 2011. « Kersley ti dan la drog e li finn fer enn depresyon kan linn kit sa lanfer-la an 2011. Depuis, il souffrait de schizophrénie. Il percevait une pension de Rs 9 000 et mes quatre enfants bénéficiaient de Rs 1 000 d’allocation. J’ai dû abandonner mon travail pour m’occuper de lui. Nou ti pe depann lor so pansion pou nou viv. Nous payons un loyer de Rs 3 500. Maintenant qu’il n’est plus, que vais-je devenir ? Je ne sais pas si le propriétaire va m’expulser. Je n’ai aucune ressource financière. »
L’ex-compagne enceinte
Et d’ajouter : « Ma vie n’a plus de sens. Je crains pour l’avenir de mes enfants. Je dois trouver le moyen de subvenir à leurs besoins. J’ai connu la misère noire. Je ne souhaiterais pas que mes enfants connaissent cela et en souffrent comme moi. Je n’ai même pas d’argent pour régler les funérailles de Kersley. Je dépends de mes proches, mais pour combien de temps ? Je passe par une épreuve très difficile. J’en appelle à la générosité du public. Je souhaite que mes enfants puissent continuer leur scolarité. »
Le Défi Quotidien a rencontré Karine, l’ex-compagne de Kersley qui est enceinte. « Kersley venait me rendre visite chaque semaine. Jeudi, il m’a dit qu’il voulait me rencontrer, mais je n’étais pas libre ce jour-là. Kersley m’annonçait qu’il avait reçu sa pension et qu’il devait m’en donner. Il me remettait Rs 1 000 chaque mois. Mes trois enfants ne recevaient aucune pension, car je ne suis pas marié avec lui. Je ne travaille pas et ce sont mes proches qui m’aident. Nous vivons dans une pauvreté extrême. Il y a huit personnes qui vivent dans une petite pièce en tôle. »
Cette femme de 33 ans est accablée et ne cesse de pleurer. Elle pense à son enfant qui ne verra jamais son père. « Je suis enceinte de Kersley. Je l’ai appris, il y a un mois. Quand je lui ai annoncé la nouvelle, il était tout joyeux. Il attendait son arrivée. Hélas, son rêve ne sera pas réalisé. Mon monde s’est écroulé. Je ne sais plus quoi faire. Ma vie est devenue un enfer. »
Le frère du disparu est également sous le choc.« Kersley et moi étions tout le temps ensemble. Il était toujours joyeux. Il va beaucoup nous manquer. » Les funérailles de la victime auront lieu ce mardi à 9 heures.
129 morts sur nos routes
Du début 2017 à ce jour, 129 personnes ont perdu la vie sur nos routes. Pendant la même période l’an dernier, on dénombrait 110 morts, ce qui représente une hausse alarmante des accidents fatals à Maurice.
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