Agressions, évasions, saccages et plaintes à la police. Les deux dernières semaines n’ont pas été de tout repos pour les membres du personnel de La Colombe et d’Oasis. L’un d’entre eux a été agressé le lundi 25 juin.
Ils sont mineurs et résident dans deux abris pour enfants sous l’égide du National Children Council. Certains pensionnaires ont sonné la révolte, ces dernières semaines. Mardi 26 juin : il a fallu l’intervention de la force policière à 14 h 05 pour ramener le calme dans l’abri La Colombe. Peu avant midi, des enfants ont semé le trouble à l’intérieur avant de se rendre dans la cour. Certains ont escaladé le bâtiment pour se réfugier sur le toit. Un des garçons a même lancé des pierres dans le public.
Vendredi 22 juin : six garçons, âgés entre 10 et 13 ans, avaient fait parler d’eux. Ils avaient déjoué la vigilance des membres du personnel pour prendre la fuite. Rattrapés quelques heures après leur escapade, ils ont été conduits à l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis, où ils ont été placés sous observation.
C’est dans l’après-midi du lundi 25 juin qu’ils sont retournés au centre. Après le dîner, aux alentours de 19 heures, certains de ces enfants ont laissé éclater leur colère après une prise de bec avec une child caregiver officer. L’un des enfants a agressé la dame qui a reçu deux coups à l’estomac. Quant aux autres, ils ont saccagé des chaises en plastique. L’employée s’est rendue au poste de police de la localité avant de se rendre à l’hôpital.
L’abri pour enfants d’Oasis n’est pas épargné. Dimanche après-midi, deux adolescentes auraient provoqué une altercation. Leur objectif : prendre la fuite. Les deux filles âgées de 15 ans ont tenté d’escalader le mur du centre pour s’enfuir. Réagissant promptement, des membres du personnel ont empêché ces filles de s’échapper. Toutefois, l’une d’entre elles s’est retrouvée piégée par le fil de fer barbelé. Elle a été blessée et a reçu des soins.
Une semaine auparavant, soit le dimanche 14 juin, quatre pensionnaires de La Colombe s’étaient évanouis dans la nature dans la matinée. Ils avaient entre 10 et 13 ans. L’un des enfants a été conduit au poste de police de la localité par un automobiliste, alors que les trois autres ont été ramenés à l’abri par les membres du personnel dans l’après-midi.
Des matelas, des punaises et des punitions
Qu’est-ce qui pousse ces enfants à la révolte ? Selon un des membres du personnel, plusieurs facteurs contribuent au comportement de ces pensionnaires. « Déjà, avec un passé douloureux ou une enfance difficile, ces enfants n’avaient, jusqu’au début de juin, qu’un matelas pour dormir. Il n’y avait pas de lit, ni de couverture. De plus, certains matelas contenaient des punaises. Et puis, ils n’aiment pas qu’on les punisse. Dès que certains membres du personnel les réprimandent ou haussent le ton, ils songent à s’évader et à partir. »
26 ‘child caregiver officers’ pour 62 pensionnaires
Les deux abris pour enfants comptent à ce jour 62 pensionnaires, selon nos recoupements. À La Colombe, les membres du personnel expliquent qu’il y a 44 enfants, soit 24 garçons, sept filles et huit bébés. On décompte 21 child caregiver officers pour s’occuper d’eux. Quant à l’abri Oasis, il y a 18 filles et un bébé. Cinq child caregiver officers les surveillent. Ces employés du National Children Council (NCC) travaillent selon un système de rotation, soit de 8 h 30 à 16 h 30 et de 16 h 30 à 8 h 30.
Les conditions de vie améliorées
Le ministère de l’Égalité des genres et du Développement de l’enfant explique que les conditions de vie ont été « nettement améliorées » depuis ces dernières semaines. « La photo où les enfants dorment sur le matelas est une vieille photo. L’abri possède 50 lits pour une quarantaine d’enfants. La direction avait opté pour le matelas après un exercice de pulvérisation », affirme la cellule de communication du ministère.
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