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Abolition des examens du CPE : le rêve brisé des élèves brillants

Cette année voit la fin du Certificate of Primary Education (CPE).

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Les derniers examens ont débuté le mardi 25 octobre et ont pris fin le vendredi 28 avec le papier de mathématiques. 22 848 candidats y ont pris part et les résultats sont attendus en décembre. Le CPE laissera la place au Primary School Achievement Certificate (PSAC). Face à cette réforme éducative, des élèves de Standard V et des parents nous livrent leurs sentiments.

Ravish M. : « Avoir une place dans un ‘Star College’ est une grande fierté »

Pour Ravish M., âgé de 10 ans, « ce sont les épreuves du CPE qui nous révèlent notre potentiel, notre intelligence et nos compétences. C’est à partir de là qu’on commence à gérer la pression et à apprendre à nous focaliser sur l’objectif d’une admission dans un collège d’élite », dit cet élève de Standard V, originaire de Triolet.

« Avoir une place dans un Star College est une grande fierté pour l’enfant et pour sa famille. Chez nous, on organisait des fêtes pour célébrer la réussite de mes cousins et on les comblait de cadeaux. Malheureusement, je n’aurai pas cette chance », soutient-il.

Ravish. M. dit s’être toujours inspiré de ses cousins, qui ont brillamment réussi aux examens du CPE et qui ont pu avoir une place dans des collèges d’élite. « Ce sont les sacrifices et la persévérance qui sont le passeport vers un bel avenir », dit l’écolier.

Tanya. B : « Le CPE, un passeport pour un ‘Star College’ »

Même son de cloche pour Tanya B., âgée de 10 ans. «  J’ai toujours été inspirée par les lauréats et lauréates que je voyais à la télé. Ils symbolisent la fierté de leurs parents et de leurs collèges. Pour atteindre leur niveau, depuis le début de ma scolarité, on m’a toujours encouragée à apprendre. Le but était de franchir la première étape, soit le CPE », raconte cette petite habitante de Plaine-des-Papayes.

Elle dit qu’elle se préparait pour réussir brillamment à cette épreuve, car c’est un passeport pour obtenir un Star College. Or, souligne l’écolière : « Depuis quelque temps, je suis désorientée par ce qui se passe avec ce changement dans le système éducatif. D’une part, c’est une nouvelle, car nous serons le premier groupe participant à la Nine-Year Schooling.

Et, d’autre part, on ne connaîtra jamais le CPE », estime Tanya B. Et d’ajouter : «  J’ai toujours rêvé d’être admise dans un collège d’élite comme les autres. Je suis déçue du fait qu’il faut travailler encore plus dur pour pouvoir réaliser mes rêves. Je ne sais pas à quoi la réforme éducative va servir à la nouvelle génération, mais je ne baisse pas les bras. Je vais tout faire pour y arriver », lance la petite, d’une voix déterminée.

Asha Vasoopun : « Je nage en pleine confusion »

Du côté des parents, c’est toujours le flou total. Certains ont encore des appréhensions par rapport à la réforme éducative. « Le ministère concerné a promis beaucoup d’avantages avec la mise en œuvre de ce système. Comment être sûr qu’il honorera ses engagements ? Qui assurera l’avenir de nos enfants au cas où cette nouvelle mesure ne fonctionne pas ? » demande Asha Vasoopun, mère d’une élève en Std V. « Il est bon d’apporter du changement, mais pas la modification d’un système pour embrouiller les enfants et les parents », dit cette habitante de Saint-Pierre.

« Dès le début, j’ai encouragé ma fille à se donner à fond dans ses études pour réussir la première étape, le CPE. Pour moi, réussir son CPE avec brio est synonyme d’une place dans un collège d’élite. Malheureusement, ce n’est plus le cas. Je serai comme toujours aux côtés de ma fille afin qu’elle puisse franchir les épreuves pour aller jusqu’au bout », souligne Asha Vasoopun.

Mala Pandea : « Ils seront des cobayes »

Rookmala Pandea, elle, se dit très pessimiste quant à la réforme. Elle ne déplore pas seulement le manque de communication, mais aussi certains aspects de la réforme. De ce fait, elle a décidé d’inscrire son fils dans un collège privé payant. « D’abord, les élèves de Std V n’auraient pas dû être les premiers à faire le PSAC. Tout porte à croire qu’ils seront des cobayes du système et c’est normal que les parents expriment leurs craintes. De plus, il y a tant d’interrogations par rapport à l’infrastructure et la formation des enseignants. Le fait que nos enfants soient admis dans les collèges régionaux donne aussi à réfléchir. Comment va-t-on mettre plusieurs enfants de différents niveaux dans un établissement ? » s’interroge-t-elle.

Ils composent le CPE en Standard V

Alors que certains déplorent le fait qu’ils ne pourront prendre part aux examens du CPE pour pouvoir avoir une place dans un Star College, d’autres les ont tentés. C’est le cas d’environ 18 élèves de l’école Le Nid, où la direction a fait un examen d’évaluation avec les élèves du Std V.

Certains parents voulaient à tout prix que leur enfant fasse le CPE. La raison, ils ont des appréhensions par rapport à la réforme. C’est le cas de Preety, mère d’un élève à Le Nid. « Mon fils est passé directement au CPE. Je voulais qu’il soit inscrit au Royal College ou au John Kennedy College. De plus, j’ai des appréhensions en ce qui concerne la Nine-Year Schooling. Je suis contre le fait que mon fils aille dans un collège régional. On ne voulait prendre aucun risque quant à ses études secondaires », dit-elle.

 

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