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71e anniversaire de la fondation de la République Populaire de Chine - Arts et culture : les splendeurs de la Chine à Maurice

Chine
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Ce jeudi 1er octobre marque le 71e anniversaire de la fondation de la République Populaire de Chine. Ce pays de l’Asie de l’Est a contribué au peuplement de Maurice. Par conséquent, les ancêtres ont légué un riche héritage culturel à leurs descendants. Les multiples formes artistiques et la gastronomie de Chine font partie intégrante de la culture mauricienne. 

Peinture chinoise : D’un trait poétique ! 

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Marjorie Nadal explique que la peinture chinoise date de la préhistoire. 

En 1988, Maurice devient le premier pays à l’étranger à accueillir un Centre Culturel Chinois (CCC). Ce qui a aidé les Mauriciens à se familiariser avec les diverses facettes de l’art chinois, ainsi que sa culture. Tel est le cas pour Marjorie Nadal et Bibi Hajrah Ismaël qui se sont mises à la peinture chinoise depuis l’introduction de ces classes il y a sept ans de cela. 

Selon Marjorie Nadal, l’art chinois date de la préhistoire. Les premiers dessins se faisaient sur les os et les pierres. Puis, il y a eu l’invention du papier. « La peinture chinoise a occupé une place importante sous chaque dynastie et chacune d’elle encourageait un style de peinture. La peinture chinoise était à son apogée sous la dynastie Song. Au fil des années, les artistes ont perfectionné leurs techniques », indique-t-elle. Il existe deux styles de peinture chinoise : méticuleux (gongbi) et libre (xieyi). 

Elle fait ressortir que cette forme artistique est différente de la peinture occidentale. « La peinture chinoise reflète les émotions de l’artiste à un moment précis. Puis, la calligraphie permet d’écrire un poème, qui reflète les émotions de l’artiste, à côté du dessin. L’œuvre est achevée uniquement quand l’artiste y apposera le sceau portant son nom », explique Marjorie Nadal. Au CCC, la peinture chinoise est réalisée sur du papier de riz. De l’encre de chine et des pinceaux chinois sont utilisés. « Mes tableaux mettent en avant les paysages mauriciens et se veulent une fusion des atouts des deux pays », explique-t-elle. 

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Bibi Hajrah Ismaël a fait montre de son talent en Chine en 2019. 

De son côté, Bibi Hajrah Ismaël a eu l’occasion de participer à un programme d’échange en septembre 2019, le « CCC Student Award Tours » à Beijing en Chine. 

« 74 participants de 23 CCC à travers le monde ont partagé leur passion pour la peinture. J’ai aussi eu l’opportunité de visiter les musées et rencontrer plusieurs artistes », indique-t-elle. Elle ajoute qu’elle est passionnée par la culture et les arts chinois depuis toute petite. En 1989, elle empruntait des livres de CCC et reproduisait les dessins. 


Communauté sino-mauricienne : La transmission de la culture de génération en génération

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Jean-Paul Lam et Eric Lim.

Selon Eric Lim, président de United Chinese Associations (UCA), les Fukinois ont été les premiers Chinois à venir à Maurice. « Originaires de la province de Fujian, ils sont venus pour travailler dans les champs de cannes. Ils ont résisté à l’administration française de l’époque et ont été envoyés dans leur pays », dit-il. Vers 1780, les Cantonais de la ville de Guangzhou ont commencé à venir à Maurice afin de fuir la misère. Ils ont travaillé dans les champs de cannes et vivaient en groupe, notamment à Chinatown. 

À partir de 1840, les Chinois d’origine Hakka sont arrivés sur l’île. Ils ont ouvert des boutiques dans les villages. « Ils permettaient la vente des denrées alimentaires à crédit. Ce faisant, ils ont ainsi aidé les villageois et ont contribué au progrès de l’île », explique Eric Lim. 

Dans les années 90’, certaines boutiques ont cessé d’opérer. « Même si les commerçants vivaient dans des familles nombreuses, ils pouvaient offrir une bonne éducation à leurs enfants. Beaucoup d’entre eux sont partis faire leurs études à l’étranger et s’y sont installés. Ils ont invité leurs parents à leur rejoindre », raconte notre interlocuteur. Il indique que la population sino-mauricienne se chiffrait entre 35 000 à 40 000 entre 1950 à 1970. En 2020, il estime qu’elle est environ de 20 000.  Chaque génération a tenu à transmettre ses traditions et sa culture à la prochaine génération. « La mise en place des pagodes est la première contribution des ancêtres. Puis, il y a la gastronomie et les arts », fait ressortir Eric Lim. Ce dernier ajoute que UCA regroupe 24 associations qui travaillent ensemble pour la promotion de la culture chinoise à Maurice. 

Le partage d’expérience 

La New Chinatown Foundation (NCF) mène également des projets, notamment pour redynamiser Chinatown et autonomiser la jeunesse. Son président, Jean-Paul Lam a passé 15 ans en Chine, principalement à Shanghai. « Mes parents voulaient que mon frère et moi apprenions à mieux connaître notre culture et cela passe d’abord par la langue. Mon père m’a encouragé à me rendre en Chine après avoir fait cinq ans d’études en France. Une fois en Chine, je suis tombé amoureux du pays », dit-il.  Il fait ressortir que le 1er octobre 1949, son arrière-grand-père était le premier à hisser le drapeau de Chine à Chinatown.

En décembre 2017, il retourne à Maurice. « Quand nous sommes à l’étranger, nous travaillons dur et nous gagnons beaucoup. Cependant, j’ai décidé de rentrer afin de mettre mes connaissances et mon expérience au service de mon pays », dit-il. Depuis, il ne cesse d’organiser des évènements culturels et artistiques. Il souligne que Maurice est l’un des rares pays au monde où la fête du Printemps est un jour férié. « Nous souhaitons positionner Chinatown de Maurice parmi le Top 10 au monde. Pour cela, nous mettons l’accent sur son patrimoine et sa facette artistique », indique-t-il. 

Jean-Paul Lam rappelle qu’en 2018, la Chine a célébré les 40 ans de sa réforme économique. « Jadis, l’économie chinoise était axée principalement sur la plantation du riz. Graduellement, les gratte-ciels sont sortis de terre. Il nous faut inculquer cette valeur de vouloir réussir aux Mauriciens », fait-il remarquer.


Découverte : la Chine à travers les yeux d’un Mauricien

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Dr Tej C. Gooriah a remporté le deuxième prix en racontant son expérience en Chine. 

«China in my eyes » est un concours de rédaction auquel Dr Tej C. Gooriah a participé en 2019. 

« De 2009 à 2015, j’ai fait mes études de médecine à Hangzhou dans la province de Zhejiang. J’ai ainsi raconté mon expérience et mes aventures en Chine dans la rédaction », dit-il. Cela lui a valu le deuxième prix. 

La Chine est d’ailleurs le premier voyage que Dr Gooriah a effectué. « En sus de mes études, j’ai appris une nouvelle langue et j’ai fait des découvertes culturelles », relate-t-il. Il a profité de ses vacances pour visiter plusieurs villes de Chine. Il se souvient de Hangzhou comme une ville propre ainsi que « Purple Mountain » et « Confucius Temple» à Nanjing. « Je me suis également rendu à Shanghai. Cette ville se veut une fenêtre sur le monde occidental. Le coût de la vie y est élevé. Ensuite, je suis allé à Beijing à deux reprises, dont une fois avec mes parents », dit-il. Avant la cérémonie de remise de diplôme, il a invité ses parents à visiter Pékin. La famille était impressionnée par « The Forbidden City » et la Grande Muraille de Chine, entre autres. « Nous étions sur la Grande Muraille de Chine un 12 mars. Nous étions animés par un sentiment de fierté et nous avons fait flotter le quadricolore sur ce site », raconte-t-il. 

Dr Tej C. Gooriah trouve que la Chine dispose d’une riche gastronomie, car chaque ville est connue pour une spécialité. Sa préférée est la cuisine de la province de Sichuan. « La Chine est un pays puissant. Son peuple est aimable et travaille dur. Ce pays a su préserver ses traditions tout en avançant avec la modernité. La Chine laisse ses empreintes sur le continent africain et soutient Maurice depuis des années », conclut-il.

 

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