Les enjeux sont importants l’année prochaine avec une réelle reprise de l’économie. Les prévisions indiquent une croissance du secteur de la construction, qui aura des effets boule de neige sur d’autres secteurs.
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Sucre
Une croissance de 2,5 % est attendue pour le sucre, avec une production d’environ 400 000 tonnes. L’industrie devra bénéficier du niveau des prix qui prévalent actuellement, soit Rs 15 000 la tonne. Malgré l’élimination des quotas en Europe, elle compte sur des marchés prometteurs en Afrique, où la production est déficitaire par rapport à la demande. Le secteur non-sucrier devra croître de 3 %, avec l’éventuel décollage de l’industrie de l’agroalimentaire quand les mesures annoncées seront appliquées.
Manufacturier
L’industrie manufacturière devra connaître une meilleure expansion de 1,5 %, à condition qu’il n’y ait pas de nouveau repli dans les vecteurs des activités industrielles, tel le textile. Déjà en juillet et août derniers, les exportations de ce secteur vers la Grande-Bretagne avaient respectivement baissé de 26 et 10 %. La perspective pourrait se dégrader davantage, avec une accentuation du Brexit. La faiblesse de la livre sterling pourrait affecter les recettes alors qu’un dollar plus fort pourrait alourdir les factures des entrants.
Des craintes se sont aussi exprimées pour le secteur des fruits de mer, dont 30 % des exportations sont destinées à la Grande-Bretagne. Le régime de franchise pourra faire place à des taux de 20,5 à 24 %, selon les dispositions du Système généralisé de préférences.
Construction
Le secteur de la construction devra rebondir à 7 % après aucune croissance en 2016 dans l’hypothèse où les investissements publics dans les infrastructures et les principaux projets du privé démarreraient.
La construction de bâtiments résidentiels devra s’accélérer l’année prochaine après les mesures permettant la propriété aux étrangers. Le démarrage de plusieurs villes intelligentes devra se concrétiser en 2017.
Toutefois, des signaux contradictoires demeurent pour des investissements dans des immobiliers non-résidentiels bien qu’il ait un regain d’intérêt pour le développement du parc hôtelier. Dans l’ensemble, le secteur devra redécoller grâce à des investissements dans les métiers de la construction et du bâtiment.
Tourisme
Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration devra s’attendre à une croissance de 3,2 %, avec des prévisions en hausse du nombre de touristes à 1,32 million. Le regain de vitalité de ce secteur devra se maintenir l’année prochaine, avec l’annonce de l’offre de meilleurs services d’accès aériens. Bien que l’ombre du Brexit soit toujours présent pour le long terme, une expansion de la capacité de siège sera à l’ordre du jour.
Tic
Une légère hausse est prévue pour le secteur des technologies de la communication et de l’information à 6,7 % en ligne avec la stratégie d’une économie numérique. Une dynamique de croissance pourra aussi venir avec un troisième câble en fibre optique sous-marin et la technologie de fibre jusqu’au domicile, le développement des services en ligne, entre autres.
Services financiers
Le secteur des services financiers, incluant les banques, connaîtra une expansion de 5,5 %, un léger recul par rapport à cette année avec la révision du traité de non double imposition de la taxe entre l’Inde et Maurice. À partir d’avril, l’Inde pourra taxer en partie les plus values et il y a davantage de risques que l’intérêt de la route mauricienne pour investir en Inde ira en décroissance. Toutefois, une diversification du marché, le développement d’un hub Renminbi à Maurice et davantage de business entre l’Afrique et l’Asie à travers le pays pourront compenser.
Croissance : objectif 4%
C’est un seuil symbolique. Mais c’est un niveau d’expansion que notre économie n’a pas atteint depuis l’aube de la présente décennie, soit 4,1 % en 2011 et 4,4 % en 2010. En 2015 et 2016, les perspectives ont été revues à la baisse en fin d’année.
Les projections de trois organisations pour 2017. D’abord, Statistics Mauritius — tombant sous l’égide du ministère des Finances — s’attend à ce que la croissance atteigne 3,9 %, contre 3,8 % cette année. En berne depuis six ans déjà, le secteur de la construction se relance, grâce aux projets des secteurs public et privé, selon l’analyse de l’organisme national de statistiques.
S’appuyant sur le même argument de Statistics Mauritius, les activités économiques de Maurice devraient accélérer dans une fourchette de 3,8 à 4 %, selon la Banque de Maurice, une des deux références — avec l’organisme national de statistiques —sur les indicateurs. Le MCB Group, première entité financière locale avec 40 % de parts du marché bancaire, est de 4 %.
Pourrait-on atteindre la barre des 5 % ? À cet effet, Gilbert Gnany, Chief Strategy Officer du MCB Group, affirme que Maurice devra adopter et mettre à exécution des mesures structurelles plus ambitieuses afin, entre autres, de consolider de manière significative notre capacité à exploiter des pistes visant à booster notre croissance.
Investissement : la reprise
Les analystes et observateurs économiques le martèlent depuis des lustres. La croissance ne peut pas décoller sans un apport considérable de l’investissement venant du secteur privé. Statistics Mauritius confirme que ce type d’investissement est en hausse. En 2016, l’investissement privé devrait augmenter de 6,2 %, contre une contraction de 7,6 % en 2015. La tendance devrait se poursuivre en 2017.
Par exemple, le groupe Omnicane compte investir massivement l’année prochaine, dépendant de l’évolution des discussions sur plusieurs projets en cours par rapport à la ville intelligente de Mon-Trésor. « Les projets énumérés ont des partenaires et actionnaires différents, qui apporteront leur apport financier. Notre rôle est de mettre en place l’infrastructure de base pour la réalisation. Pour les bâtiments par exemple, nous nous sommes associés au groupe sud-africain Eris Property, qui sera le principal promoteur du projet. Cela dit, en 2017, à mon avis, ce serait aux alentours de Rs 4 milliards, dépendant de l’évolution des discussions », a affirmé son Chief Executive Officer Jacques d’Unienville dans un entretien au magazine Le Défi Media Economy & Business.
Qu’en sera-t-il de l’investissement direct étranger ? Le Board of Investment (BoI) prévoit que le montant sera supérieur à celui de 2016. Il convient de rappeler que de janvier à septembre 2016, le pays a déjà attiré Rs 10,59 milliards.
Inflation : les produits pétroliers dans la balance
En 2016, les deux indices des prix à la consommation sont restés à un niveau relativement bas. Fin novembre, l’inflation en glissement annuel a atteint 2,2 %, soit le niveau le plus haut en 20 mois. Quant à l’inflation globale — mesurant la moyenne des fluctuations des prix sur douze mois par rapport à la période précédente —, elle est passée à 1,2 %.
L’année prochaine, la situation risque d’être différente, Maurice étant un importateur net de produits pétroliers devrait passer la hausse aux consommateurs. Le cours du pétrole a presque doublé entre février et décembre. Le jeudi 29 décembre à 9 h 02, le baril du Brent a été d’USD 56,14. À la pompe, le prix est maintenu, car la State Trading Corporation (STC) puise dans le Price Stabilization Account. Toutefois, la direction de cet organisme et le ministère du Commerce estiment que la présente situation ne pourrait durer, si les prix flambaient.
Dans l’ensemble, selon un sondage effectué par la Banque de Maurice en novembre, environ 71 % s’attendent à ce que l’inflation soit inférieure aux 3 %.
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