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Enjeu patrimonial et environnemental : la réhabilitation du cimetière marin de Souillac inquiète 

Impression d’artiste du projet qui vise à raser le site pour implanter de nouvelles protections contre l’érosion, faisant disparaître la plage au passage.

La réhabilitation du cimetière marin de Souillac, qui date du XVIIIe siècle, est devenue nécessaire. Toutefois les travaux suscitent des inquiétudes. Alors que le ministère de l’Environnement prévoit des travaux pour protéger le site, SOS Patrimoine demande la réalisation d’évaluations d’impact visuel et patrimonial pour garantir la préservation de l’intégrité du lieu. 

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L’inquiétude est de mise depuis l’annonce des travaux pour protéger le cimetière de Souillac, lequel date du XVIIIe siècle, de l’érosion. SOS Patrimoine souhaite qu’un Visual Impact Assessment et un Heritage Impact Assessment soient menés afin de prendre les bonnes décisions pour ne pas défigurer le site. Les travaux feront disparaître complètement la plage se trouvant devant le cimetière. 

En 2022, le ministère de l’Environnement avait lancé un appel d’offres pour des services de consultance pour la protection côtière, l’aménagement paysager et des travaux d’infrastructure au cimetière de Souillac, connu sous le nom de Cimetière Marin. Bien qu’il ne soit pas inscrit sur la liste du patrimoine national, il existe depuis l’époque coloniale française, c’est-à-dire depuis le début des années 1770. 

Comme le ministère le concède lui-même dans son dossier, « le cimetière est célèbre pour sa situation géographique sur une région côtière et pour abriter les tombes de personnalités célèbres, parmi lesquelles Sir Robert Edward Hart, ainsi que d’autres personnalités importantes de l’époque coloniale ». 

Mais voilà, le site est rongé par l’érosion côtière et les mesures de protection existantes, à savoir un mur de maçonnerie en pierre et un mur en gabion, se sont détériorées au fil des années. « Les tombes brisées, endommagées et déplacées témoignent du fait que la stabilité du littoral à ces endroits a été affectée de manière défavorable. Cette stabilité sera rétablie grâce aux travaux correctifs proposés inhérents aux travaux de protection côtière », peut-on lire dans le dossier.

Le ministère de l’Environnement propose une nouvelle structure de revêtement dans l’espoir de limiter l’impact de l’élévation du niveau de la mer, de l’érosion côtière et des dommages à l’infrastructure du cimetière. « Le projet impliquera également une amélioration de la valeur esthétique globale du site par la construction d’une nouvelle piste de jogging / promenade. Le nouveau revêtement en roche protégera également le cimetière et les tombes contre les dommages dus à l’action des vagues », souligne le ministère. 

Il prévoit un an pour mettre en œuvre les travaux, c’est-à-dire de septembre 2024 à septembre 2025. Il assure que la construction du revêtement en roche n’aura aucun impact sur le cimetière. « Au contraire, il pourrait être transformé en un site patrimonial qui ajoutera de la valeur au site en tant qu’attraction touristique. Cette option pourrait être envisagée par le National Heritage Fund comme une opportunité d’amélioration. Outre cette caractéristique, aucun patrimoine archéologique, historique, culturel ou religieux tangible n’est trouvé dans ou autour du site du projet », indique le ministère. 

Sur Facebook, le sujet fait débat. Certains craignent, au lieu d’une amélioration, une détérioration, voire un enlaidissement du site. Pour le président de SOS Patrimoine, la prudence doit être de mise. « Est-ce que ce qui est proposé comme travaux va visuellement de pair avec l’environnement du cimetière qui est considéré comme un site sauvage ? En modifiant fortement certains aspects, est-ce qu’on respecte la raison pour laquelle les Français avaient choisi ce site précis pour leur cimetière ? », se demande Arrmaan Shamachurn, président de SOS Patrimoine. 

Mettant en exergue la forte valeur historique du lieu, il souligne qu’il aurait déjà dû être inscrit sur la liste du patrimoine national. « Même l’architecture des tombes a une particularité propre à l’endroit. Puis le mur en pierre qui s’y trouve et qui sera détruit est en harmonie avec cette région. N’aurait-il pas fallu prendre cela en considération ? », avance-t-il en indiquant qu’un Visual Impact Assessment et un Heritage Impact Assessment auraient été souhaitables avant d’aller de l’avant. 

 

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